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«Je ne sais pas du tout où on a mis la coupe»
Marco Capriati (Forward Morges) et Valentin Cordey (HC Yverdon). © Gabriel Lado

«Je ne sais pas du tout où on a mis la coupe»

17 décembre 2022
Edition N°3355

Hockey – 1re ligue Marco Capriati, 28 ans, et Valentin Cordey, 24 ans, se connaissent depuis petits. Ils ont tous deux grandi dans la région de Morges, et partagent la même passion. Samedi (20h), les deux défenseurs s’affronteront sur la glace du Frézillon, dans le cadre du Winter Classic entre Forward et Yverdon. Et tous les moyens sont bons pour garder le trophée.

Marco Capriati, vous aviez disputé deux matches en MySports League avec Star Forward, lors de la de la saison 2018-19, lorsque Valentin Cordey y évoluait. Vous en souvenez-vous?

Marco Capriati: Ah oui, c’est juste! J’étais à la Vallée de Joux, en 1re ligue, à cette époque, mais j’étais notamment venu pour une rencontre contre Sierre. On avait perdu 6-1.

Valentin Cordey: Ah ouais? Parce que je sais qu’il y a un match contre Sierre où on avait trop de joueurs en licences B, quelque chose du genre, et on l’a finalement perdu par forfait. Alors qu’à la base, on avait pris un point sur ce match, et c’est celui qui nous a manqué pour être sauvés à la fin de la saison… C’était une année compliquée, pas la meilleure qu’on ait faite. Mais j’avais oublié que Marco était venu avec nous.

M. C.: On a plus joué avec le frère de l’autre. Moi avec Sven Cordey et lui avec Timmy (ndlr: qui jouent aussi à Yverdon et Forward Morges respectivement). Mais j’ai surtout été coaché par le père de Valentin, à Lausanne, pendant deux ou trois saisons. C’est lui qui m’a fait passer d’attaquant à défenseur. D’ailleurs, l’autre jour en National Cup, j’ai dû rejouer attaquant, c’était compliqué (rires).

Pourtant, vous êtes plutôt un défenseur offensif, contrairement à Valentin qui est défensif…

M. C.: Oui et en power-play, je suis attaquant. C’est là où je fais mes points surtout. Mais c’est juste parce que je vais devant le goal, je n’ai pas peur des shoots. Ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Mais si tu vois le tir partir, ça va.

 

«Globalement, il y a vraiment du mieux par rapport au premier tour. On espère toujours pouvoir rattraper le bon wagon.» Valentin Cordey, défenseur du HC Yverdon

 

Le premier match de la saison entre Forward Morges et Yverdon a été très serré (victoire de Morges 1-0 après prolongation). Quel est le point fort de l’autre équipe qui peut vous poser problème samedi?

M. C.: Les Yverdonnois jouent très disciplinés, et leur système de jeu nous avait mis en difficulté. Ils étaient compacts devant le goal, et on n’arrivait pas à marquer.

V. C.: C’est le premier match où on a vraiment joué disciplinés, où on a été forts défensivement. C’est pour cela qu’on a réussi à tenir, parce que Morges réalisait un très bon début de saison, à l’opposé du nôtre. Après, Forward a une équipe jeune, avec des joueurs qui patinent énormément, qui sont rapides et dont une partie sort des juniors élite. Tout en ayant une bonne balance avec des joueurs d’expérience comme Marco. C’est un bon mix, et tout le monde tire à la même corde, ce qui fait aussi leur force.

M. C.: On joue bien, mais on est effectivement une équipe jeune, donc si on n’entame pas comme il faut un match, c’est difficile de nous remettre dedans, ça gueule dans le vestiaire. À Yverdon, vous avez aussi pas mal de gars d’expérience… J’ai vu qu’il y avait Pierrick Beutler qui était revenu.

V. C.: Oui, son retour nous a fait un grand bien! Globalement, il y a vraiment du mieux par rapport au premier tour. On espère toujours pouvoir rattraper le bon wagon, continuer sur notre lancée de ces derniers matches.

Privé de la patinoire des Eaux-Minérales à cause de problèmes techniques, Forward Morges (4e) a étonnamment bien résisté à son exil à Vallorbe et aux horaires tardifs d’entraînement, non

M. C.: En fait, ça nous a rapprochés, et on se bat pour montrer de belles choses avec le club. Après c’est vrai que ce n’est pas évident d’aller à l’entraînement à 21h15 en semaine. Tu es posé sur ton canapé, presque en train de t’endormir et en fait, tu dois repartir.

Normalement, un Winter Classic est censé se disputer sur une patinoire neutre. Est-ce vraiment encore le cas du Frézillon, avec tous les entraînements et les matches que Morges y a fait depuis le début de la saison?

M. C.: C’est vrai que maintenant, on y est presque à la maison (rires). On est potes avec les joueurs de la première équipe du HC Vallorbe et les gens du restaurant. On fait des soirées à thème lors de nos matches, et ce sont eux qui préparent la nourriture qui y correspond pour les spectateurs. Après, Yverdon est plus proche, les supporters du HCY seront peut-être plus nombreux. Et les Yverdonnois sont les tenants du titre, nous, on n’a pas d’expérience en termes de Winter Classic (rires).

V. C.: L’an passé, il y avait du monde quand on l’avait joué contre le HC Vallée de Joux (ndlr: le HCY s’était imposé 5-2), alors que c’était un mercredi soir. Là, comme c’est un samedi, j’espère que ça va d’autant plus inciter les gens à venir. C’est toujours une petite motivation supplémentaire de jouer devant un public nombreux. En espérant qu’il y ait un peu plus de buts que lors du match aller contre Morges, pour le spectacle. Enfin, pas trop non plus, puisque Forward reste sur deux victoires à domicile avec à chaque fois sept buts marqués…

M. C.: C’est cool comme expérience, de pouvoir vivre un match comme ça. Après, la coupe, c’est le petit plus.

V. C.: Je ne sais pas du tout où on l’a mise… Je pense qu’il faudra qu’on la rapporte samedi pour la remettre en jeu. Heureusement, ce n’est pas moi qui m’en occupe! J’imagine que c’est Hans Koch ou Gaël Vidmer (ndlr: chef matériel et président du HCY respectivement) qui s’en chargera.

M. C.: Ce serait beau qu’ils ne la retrouvent plus…

V. C.: Oui, comme ça on est sûrs de la garder!

 

À chacun ses petits rituels
Les fidèles spectateurs du HC Yverdon se sont peut-être déjà demandé combien de fois Valentin Cordey tapait la bande juste avant le coup d’envoi d’un match. «En fait, je ne compte pas. Je ne sais pas si c’est tout le temps le même nombre, mais je tape systématiquement une fois le plexi, une fois la bande, puis deux fois le plexi, deux fois la bande, et après, trois-quatre fois en alterné. C’est un peu superstitieux, glisse le défenseur. Avant l’échauffement, je regarde aussi toujours s’il y a quelque chose sur mes lames. J’ai repris ça de Tristan Scherwey (ndlr: joueur du CP Berne), et je me suis dit que ça évitait d’avoir l’air con en rentrant sur la glace en ayant encore les protège-lames…»
Marco Capriati accorde lui aussi une attention toute particulière à ses lames: «Je donne mes patins à aiguiser avant chaque match, sans exception, même quand il n’y aurait pas besoin.»