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Jean-Claude Tétaz va tirer sa révérence à Yverdon Sport

9 novembre 2018 | Edition N°2371

L’ancien président, qui s’occupe du secrétariat du club depuis plusieurs années, se retirera à la fin du mois. Il occupera ses fonctions pour la dernière fois demain, à l’occasion de la venue de Sion II.

Ala fin de la dernière décennie, Jean-Claude Tétaz était tombé sur une annonce dans le journal. L’association «Les P’tits Footeux», proche d’Yverdon Sport et qui permet aux enfants de s’initier au football, cherchait un nouveau président. «Moi, j’étais en train de planifier ma retraite. Je ne voulais pas finir dans mon canapé», explique cet enseignant à la retraite, âgé à l’époque d’une soixantaine d’années. Sans hésiter, il avait saisi l’occasion.

«Les gamins s’entraînaient le jeudi après-midi, se souvient celui qui a grandi à Morges avant d’atterrir à Yvonand. Et qui s’occupait d’eux? Les joueurs et l’entraîneur de la première équipe d’YS. C’était stipulé dans leur contrat. Certains le faisaient par plaisir, d’autres grinçaient un peu plus des dents. Reste que cela m’a permis de me rapprocher du club et, notamment, de son président, Paul-André Cornu.»

Six mois de présidence, une promotion

Jean-Claude Tétaz poursuit: «En homme occupé qu’il était, Monsieur Cornu ne pouvait pas gérer toutes les tâches à l’interne. Il m’a proposé de lui donner un coup de main et, progressivement, je suis devenu son second. J’ai rapidement compris qu’il ne serait pas éternel et que, tôt ou tard, il allait finir par quitter le navire. En réalité, il me formait pour que je lui succède. Il me disait: un jour, tu seras prêt. Ce jour-là, tu m’entendras monter les escaliers. Et, lorsque je franchirai le pas de la porte, je n’aurai plus qu’à signer au bas d’une page et tout sera réglé.»

Après les douze ans de règne de Paul-André Cornu, Jean-Claude Tétaz était ainsi devenu le boss d’Yverdon Sport. Une aventure qui allait durer six mois. «A vrai dire, à ce moment, personne n’était prêt à reprendre le club à part moi. Cette année coïncidait avec la dernière saison avant la création de la 1re ligue Promotion. Du coup, le système de promotion à partir de la 1re ligue classique avait été facilité, et l’équipe était montée.» Avant de retomber la saison suivante, alors que Jacky Pittet avait succédé à Jean-Claude Tétaz. Reste que le bilan sportif de l’Yverdonnois est limpide: six mois de présidence, une promotion.

Place à la musique

Si le club de la Cité thermale devait connaître pareil bonheur au printemps prochain, l’homme aujourd’hui âgé de 70 ans ne serait plus là pour le voir. «Disons que je me rendrai toujours au stade au deuxième tour, mais en tant que simple spectateur», sourit celui qui va se retirer de ses fonctions à la fin du mois.

Les incidents de l’été l’ont évidement affecté – les six points perdus sur tapis vert –, mais la décision de l’ancien joueur de Forward-Morges a surtout été motivée par le désir de se consacrer à d’autres activités. «D’une part, j’ai envie de laisser la place aux jeunes. Et puis, j’aime la musique. Je joue de la contrebasse dans un groupe de jazz, avec lequel on effectue des représentations de temps à autre. C’est une passion qui demande un entraînement quotidien», explique celui qui, jusqu’à la saison dernière, accordait en moyenne huit heures par jour à sa fonction de secrétaire d’YS.

Si les responsabilités de son futur ex-employé ont déjà diminué, Yverdon Sport devra totalement les compenser dès la reprise, en mars prochain. «Je m’en vais sans rancune. Durant toutes ces années, j’ai passé d’excellents moments. D’ailleurs, je ne serai jamais loin. Je suis à la retraite, j’habite à deux pas, alors si quiconque a une question ou un conseil à me demander dans le registre administratif, je me ferai un plaisir d’aider.» Cela pourrait notamment concerner le dossier pour la demande de licence permettant d’évoluer en Challenge League, sur lequel il avait œuvré la saison passée.

«Rien ne me ferait plus plaisir que de voir Yverdon évoluer à nouveau en Challenge League, reprend Jean-Claude Tétaz, avant de prévenir. Pour ça, le club devra obligatoirement se professionnaliser, et pas seulement sur le terrain. Quelle équipe de Ligue nationale s’appuie sur des bénévoles pour gérer les dossiers internes? Aucune! S’attacher les services de professionnels représente un coût non négligeable, c’est certain. Mais il s’agit d’une étape indispensable à franchir pour s’établir durablement à l’échelon supérieur.»

Et ainsi faire fructifier les efforts consentis par tant de personnes depuis plusieurs années.

Florian Vaney