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La Commune lâche L’Ecu de France

27 janvier 2016

Lignerolle – Le Conseil communal revient sur sa décision et renonce à acheter l’unique café du village.

© Pierre BlanchardLe Conseil communal de Lignerolle a annulé son octroi de crédit pour l’achat et la restauration de L’Ecu de France, unique café du village et, dans la foulée, a voté l’abandon du projet. Il est à relever que ce genre de décision est plutôt rare en politique communale.

L’Ecu de France était le dernier établissement du village encore en exploitation. Ses portes se sont fermées dans le courant de l’été dernier. Mais dans un souci de maintien d’un activité économique et sociale au centre du village, le Conseil communal avait octroyé à la Municipalité un crédit de 900 000 francs pour l’achat du restaurant et de l’appartement de fonction qui lui est lié, en octobre 2014. Ce crédit prévoyait également la réhabilitation des locaux, pour qu’ils répondent aux exigences actuelles d’exploitation d’un établissement public.

«Malheureusement, l’étude de rentabilité de l’opération, effectuée par Gastroconsult S.A., démontre qu’un loyer supportable pour l’exploitant est inférieur aux estimations de la Municipalité », a souligné Frédéric Nicod, municipal en charge du dossier. D’autre part, depuis de nombreuses années, le restaurant n’a pas subi de travaux d’entretien réguliers. Ce qui a pour conséquence une augmentation du coût des travaux de restauration et demanderait un investissement supplémentaire de 200 000 francs. Dit autrement, une diminution de l’encaissement des loyers et une augmentation de l’investissement de départ rendent l’opération non rentable. Elle péjorait même les finances communales. Pour compenser la perte annuelle de l’établissement, le barème des impôts devrait être relevé de 2 ou 4 points, selon les différentes estimations.

Face à ces constats, la Municipalité a donc invité le Conseil a annuler sa décision d’octobre 2014 et a renoncé au projet d’achat du restaurant. L’organe délibérant a suivi, à une très large majorité, les conclusions de la Municipalité en procédant à deux votes à bulletin secret, sous la conduite du vice-président. Toutefois, quelques personnes ont exprimé leur malaise face à cette situation. Elles se sont aussi demandées pourquoi la Municipalité n’a pas réussi à présenter ces arguments lors de la première présentation du projet, en octobre 2014?

Pierre Blanchard