La commune perd un de ses ténors
12 février 2015Sainte-Croix – Municipal, ancien syndic et député, Luc Martin quittera l’Exécutif sainte-crix à la fin du mois de juin.
«Vingt-et-un ans à la Municipalité, cela passe vite. Quand on a des projets, on ne voit pas les années passer. Mais il y a un temps pour tout.» Lucide, Luc Martin, membre PLR de l’Exécutif sainte-croix depuis plus de vingt ans -un record de longévité par les temps qui courent-, a décidé que l’heure était venue de passer le témoin. A 56 ans, l’ancien syndic, qui a aussi siégé durant une législature au Grand Conseil vaudois, est en pleine forme. Mais son analyse l’a conduit à décider que c’était le bon moment pour partir.
Sous ses airs de paysan tranquille, Luc Martin est un véritable stratège, doublé d’un homme qui a une haute estime des responsabilités. Il l’a démontré à de nombreuses reprises par le passé.
Transition assurée
Il aurait pu ainsi passer la main à la fin de la précédente législature, avec le sentiment du devoir accompli. Mais la plupart de ses collègues étaient des néophytes et il lui a paru important, en tant que mémoire vivante, d’assurer une forme de transition. Cette mission achevée, il est temps de passer à un autre chapitre de la vie.
«Une telle décision se prépare. Il m’a paru bien de le faire maintenant. Tous les éléments sont réunis. Par ailleurs, mon parti dispose de bons candidats», explique l’intéressé, qui a communiqué sa décision hier à son collègue et syndic Franklin Thévenaz.
Un parcours riche
Avant d’accéder à l’Exécutif, Luc Martin a siégé trois législatures au Conseil communal. L’habitant de L’Auberson a eu le temps de prendre connaissance des dossiers, et de s’impliquer dans le travail législatif au Parlement cantonal, avant de rejoindre la Municipalité en 1994.
Et dans cet Exécutif, il a eu le loisir de «passer partout », exception faite des affaires sociales: il a été en charge, successivement, soit comme municipal ou comme syndic (deux législatures), des écoles, de la police, des relations avec les sociétés locales, de la PCi, des pompiers, des finances et d’administration générale, des domaines et forêts, ainsi que de tout ce qui touche à l’énergie.
Une forme de vocation
Luc Martin assure ne s’être jamais ennuyé: «Il faut avoir une notion de service, car c’est astreignant. Actuellement, on est à 25%, mais c’est une occupation à mi-temps. Ce n’est pas un métier, c’est une fonction, pour laquelle il faut avoir la flamme. A la maison, on a toujours parlé de politique. Je pense qu’il faut avoir une forme de vocation.»
De la grisaille industrielle au soleil
«La force de l’équipe»
Luc Martin a vécu, au début de son mandat, les années noires de dépression industrielle, avec l’agonie de HPI. Une période dont il se souvient avec émotion, aujourd’hui transformée en fierté: «Notre capacité d’autofinancement était réduite à 150 000 francs. On ne pouvait même pas entretenir le patrimoine. Les choses se sont inversées. Aujourd’hui, c’est trois millions. La population croît et on a des projets.» Luc Martin attribue cette renaissance, sans la moindre hésitation, «à la force de l’équipe» municipale.
De beaux projets
Développement du Technopôle
De la réforme de la Protection civile (PC1) à la constitution de l’ACRG (Association des communes de la région de Grandson), sous l’impulsion du préfet honoraire René Perdrix, Luc Martin a eu le plaisir de participer à «des projets intéressants».
De nombreuses infrastructures communales ont été rénovées ou créées, du stade de football au chauffage à distance, en passant par le magnifique Centre sportif des Champs-de-la-Joux. Le démissionnaire fonde beaucoup d’espoirs dans le développement du technopôle, véritable phare du renouveau industriel de Sainte-Croix.
A ses yeux, toutes ces avancées n’auraient pas été possibles sans la solidarité qui a régné au sein de l’Exécutif: «Nous avons toujours eu un bel esprit d’équipe et une belle ambiance à la Municipalité.»
L’été venu, Luc Martin, jeune grand-papa, va se recentrer sur son domaine et préparer une nouvelle transition, le passage de témoin à son fils. Et de rendre hommage à ses proches: «La famille a été fondamentale. Elle m’a toujours soutenu. Et pendant mes absences à la ferme, le travail était fait