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La der pour le Maestro du Nordsband

24 novembre 2022

L’ambiance sera contrastée, vendredi et samedi dès 20h à la salle des Quais de Grandson, puisqu’au plaisir intense de retrouver le Nordsband lors de ses deux soirées annuelles se mêlera l’amertume d’y voir le directeur Fabien Guidoux s’y exécuter une dernière fois.

L’harmonie, catégorie à laquelle fait partie le Nordsband, c’est évidemment la crème de ce qui se fait en matière d’ensemble musical, par rapport à une simple fanfare traditionnelle ou encore à un brass-band, lequel ne réunit pas d’instruments de musique de la famille des bois et se cantonne à une trentaine de musiciens. Ainsi, l’harmonie musicale du Nord vaudois peut-elle se targuer d’une flatteuse notoriété, elle qui réunit non moins de 62 musiciens, ce qui donne un souffle non négligeable à ses interprétations. C’est dire aussi que lorsqu’à sa tête un directeur choisit de tourner casaque, le bouleversement est d’importance.

Fabien Guidoux, qui dirige l’ensemble en tant que chef d’orchestre, a effectivement choisi de se recentrer sur son rôle initial de tromboniste au sein de la formation et de se donner davantage de temps pour d’autres activités. Il dirigera ainsi une toute dernière fois les fameuses soirées annuelles qui constituent l’événement phare de l’année, ces vendredi 25 et samedi 26 novembre à Grandson. «Le Nordsband, c’est évidemment quelque chose pour moi, puisque j’y jouais déjà il y a une vingtaine d’années. Paul Pilloud, son fondateur, en était alors le directeur, mais il s’est agi, il y a dix ans, de le remplacer au pied levé, touché qu’il était dans sa santé.»

Voilà pourquoi Fabien Guidoux s’est embarqué un peu du jour au lendemain dans une nouvelle aventure, à la tête du Nordsband qui avait alors encore pour fief le village de Chamblon. «En tant que tromboniste, j’avais suivi une formation professionnelle, notamment au Conservatoire de Paris durant quatre ans, avant de jouer comme musicien pro durant quelques années. C’est dire que je n’ai pas eu trop de mal à me rediriger vers la direction d’ensemble, au vu de l’expérience accumulée.»

Fabien Guidoux a alors vécu ce que l’on peut qualifier de belle épopée, tant, sous sa conduite, l’harmonie a pris de l’ampleur. «Nous étions quarante, et nous sommes désormais plus de soixante, comptant dans nos rangs d’excellents musiciens, et notamment deux championnes vaudoises. Je me suis beaucoup investi, aux côtés du président Benoît Kemmling et du comité, car en tant que formation non liée à un village spécifique, nous ne touchons pas de subventions et devons assurer nous-mêmes notre financement, notamment au travers des concerts. Nous avons aussi dû changer de local, pour gagner Giez, où nous répétons en louant la grande salle, tout en profitant d’un petit local mis à disposition par la Commune pour les à-côtés.»

La satisfaction de Fabien Guidoux est aussi de circonstance sur le plan musical, puisque l’ensemble a pris de l’étoffe et a pleinement assumé sa vocation. «Le but d’une harmonie comme la nôtre, c’est de chercher à réunir tous les bons musiciens de la région, d’enrôler des jeunes pour les perfectionner et les amener à un éveil musical, afin qu’il puissent s’exprimer dans un répertoire plus moderne et plus riche, spécifique aux harmonies. D’ailleurs, il est fréquent que nos membres fassent aussi partie d’une fanfare, raison pour laquelle nous avons aussi la particularité de prendre deux mois de pause en hiver et deux en été.»

Aujourd’hui, Fabien Guidoux estime que le Nordsband est «au sommet de son histoire» et que lui-même a «donné le maximum de ce qu’il pouvait. Il est parfois important de savoir dire stop quand tout va bien», poursuit celui qui a hâte de redevenir tromboniste. Ce sera certainement pour le mois de mars prochain, car il aura encore à diriger l’ensemble, notamment, à la fin janvier lors de la cérémonie des sociétés locales de Grandson.

 

Fabien Guidoux vu par Benoît Kemmling

 

Président du Nordsband, et joueur d’euphonium, Benoît Kemmling ne tarit pas d’éloges au sujet de Fabien Guidoux. «J’aurais tant de choses à dire, car je le côtoie depuis un bout de temps, ayant été caissier avant de devenir président. Mais il est tout à la fois engagé, perfectionniste dans le bon sens du terme, il sait amener de la qualité, élever le niveau de l’ensemble, tout en restant très humain. Il a effectivement toujours réussi à tenir compte aussi des besoins de chaque musicien, se montrant réaliste par rapport à ce qu’il était possible de faire, animé d’un bon sens et ayant vraiment les pieds sur terre.»

La direction d’une telle harmonie revêtant une importance capitale, le Nordsband a mis ce poste de chef d’orchestre au concours et il a d’ores et déjà reçu une douzaine de postulations pour la succession de Fabien Guidoux. Et des essais sont prévus en février, après la pause hivernale.

 

Infos pratiques

 

Soirées annuelles du Nordsband, les vendredi 25 et samedi 26 novembre, dès 20h à la salle des Quais à Grandson (ouverture des portes à 19h15). Entrée libre.

Patrick Wurlod