Logo
La folle épopée du Battoir
© Michel Duperrex

La folle épopée du Battoir

10 janvier 2023

Auteur d’une saison 2021-2022 folle, l’alors néo-promu Champvent II a atteint les finales de 4e ligue. De quoi recevoir le Briscar du meilleur film d’auteur, qui récompense une équipe sympathique pour ses efforts. Comme celui qui personnifie cette «deux», son entraîneur Pascal Vidmer.

Le paradoxe de Champvent II, c’est d’être à la fois ambitieux, sans l’être. Néo-promu en 4e ligue, l’équipe du Battoir a connu une saison 2021-2022 formidable, avec ses vieux de la vieille, ses jeunes, ses requérants d’asile et son coach unique. Une aventure qui l’a emmenée jusqu’aux finales, et la promotion a été manquée d’un rien. Même si une part de chacun des joueurs ne la voulait pas vraiment, cette ascension, une autre partie de chacun d’eux la désirait ardemment. Et les Chanvannais l’ont prouvé sur le terrain, donnant tout malgré le contexte.

Au cœur de cette épopée, l’entraîneur Pascal Vidmer. Touché par la défaite finale, à Rances. «On aurait dû prendre trois points contre Racing Lausanne durant ces finales, ne peut s’empêcher de penser celui que tout le monde surnomme Deux-Sous. Et à Rances, cela se joue à un arrêt de Cottens à la dernière minute…»

Car oui, avec un nul, plutôt que cette défaite 2-1 chez le voisin, c’est Champvent II qui montait. «Pour l’anecdote, mon homologue Sébastien Guex (ndlr: l’entraîneur de Rances) ne savait pas que si on avait marqué, c’est nous qui montions», en rigole encore Pascal Vidmer.

Ses hommes ont joué le jeu jusqu’au bout, ont vécu de magnifiques moments. «C’était notre Champions League à nous.» Et, comme toujours avec «Deux-Sous», pratiquement tout le monde a joué ces finales, malgré l’enjeu.

Sur sa lancée, la «deux» se trouve de nouveau en position de finaliste, cette saison, à la trêve de Noël. Derrière des Azzurri Yverdon intouchables, qui marchent sur l’eau. «Si on ne fait pas les cons, on peut prétendre aux finales au printemps prochain», se projette le technicien. Mais le problème de l’équipe n’a pas changé d’un iota: en cas de montée, pas tout le monde aura le niveau ou l’envie d’évoluer en 3e ligue. «Il faudrait alors recréer une troisième équipe, pour que le surplus de joueurs reste au club.» Et la «deux» aurait besoin de renforts. Ce qui n’est pas vraiment l’idée, au sein de cette bande de potes.

Cela n’empêche en rien le FCC de jouer le jeu à fond. Sur ce premier tour automnal, Pascal Vidmer a encore le nul 3-3 concédé contre Thierrens en travers de la gorge. Et si l’été prochain, plusieurs des anciens venaient à ranger les crampons, comme cela se murmure? «Alors les cartes seront redistribuées.» Pour l’heure, le contingent est déjà fort de 26 éléments, et le coach reçoit régulièrement des appels de footballeurs désireux de rejoindre sa formation.

Mais jusqu’où peut aller ce Champvent II? «Cette saison, on est capables de refaire les finales, assure Deux-Sous. De se refaire plaisir, de retenter le truc et, pourquoi pas, de dérocher la promotion. On va jouer le coup à fond.»

 

Il n’est pas passé loin d’une autre statuette

Non seulement son équipe était en lice pour un Briscar, qu’elle a remporté, mais en plus Pascal Vidmer faisait partie des trois nominés pour celui de meilleur producteur (meilleur entraîneur). La récompense lui a toutefois échappé, au profit d’un autre coach du FC Champvent la saison passée, Renato Rocha (2L). Forcément, la présence de deux hommes du même club dans le trio de nominés a joué contre «Deux-Sous». Cela dit, rien ne dit qu’il ne sera pas encore nominé ces prochaines années, vu les résultats qu’il obtient.

Lui, met ses hommes en avant. «L’équipe est si facile à gérer, que ça irait avec n’importe quel entraîneur, lâche-t-il. Et avec plus de rigueur, on jouerait les finales à coup sûr, mais peut-être au détriment d’autre chose.» Et c’est cette autre chose qui compte à Champvent II et pour son coach.

 

Briscar du meilleur film d’auteur

Récompense une équipe sympathique pour ses efforts

Résultats:

1. Champvent II (4L), 462 votes (41%).

2. Vallon du Nozon (4L), 367 votes (32%).

3. Chavornay (2L), 304 votes (27%).

En partenariat avec

Manuel Gremion