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La fusion déchire la Muni de Chavornay

6 janvier 2015

A moins d’un mois de la votation, quatre des sept municipaux se sont publiquement manifestés contre la fusion avec les communes voisines. Le malaise est palpable.

Les opposants craignent qu’avec la fusion, la nouvelle Municipalité, où Chavornay ne sera pas majoritaire, ne s’occupe plus assez des problèmes de la commune. © Michel Duvoisin

Les opposants craignent qu’avec la fusion, la nouvelle Municipalité, où Chavornay ne sera pas majoritaire, ne s’occupe plus assez des problèmes de la commune.

La tension est montée d’un cran à Chavornay à l’approche de la votation du 25 janvier sur la fusion avec les communes de Belmont, Corcelles-sur-Chavornay, Ependes et Essert-Pittet. A la fin décembre, quatre des sept municipaux (Pascal Desponds, Jovanka Favre, Claude Lebet et Patrick Porret) se sont publiquement opposés à ce projet, au sein du collectif «Citoyens contre la fusion», et cela contre l’avis du syndic Christian Kunze, qui souhaitait que les membres de l’exécutif restent en retrait de la campagne.

«Nous voulons juste clarifier les choses face aux pro-fusions qui ont déclaré que les municipalités étaient favorables à la fusion, ce qui n’est pas le cas à Chavornay», justifie Claude Lebet. Mais comment expliquer cette annonce tardive, surtout lorsque l’on sait que le même exécutif avait accepté, en son temps, le préavis? «Nous ne voulions pas prendre la décision de rompre le processus, pensant qu’un tel projet devait être soumis au Conseil communal, répond encore Claude Lebet. Notre position est ancienne. Ce qui est nouveau, c’est qu’elle soit rendue publique.»

«Dicter leurs conditions»

Un élément a néanmoins mis le feu aux poudres. Après le retrait de Suchy l’automne dernier, la Municipalité de la future commune a été réduite de neuf à sept membres: trois pour Chavornay et un pour chacun des autres villages (uniquement pour la première législature). Inacceptable pour Claude Lebet. «Les petites communes viennent nous demander notre aide parce qu’elles peinent à renouveler leur personnel politique et à gérer leur administration, puis elles veulent dicter leurs conditions», relève le municipal.

C’est peu dire que la démarche passe mal dans les autres villages. «Elle est vexante, souligne Dominique Vidmer, président du comité de pilotage. D’habitude, ce sont les petits qui s’opposent à une fusion de peur de perdre leur identité. Là, c’est le grand qui se permet de snober les petits.» Le syndic d’Essert- Pittet souligne que Chavornay aura déjà une majorité écrasante au sein du nouveau Conseil communal. Il se montre des plus critiques envers des politiciens qui «détruisent un projet, aussi pour des questions d’intérêts personnels», soit la peur de perdre son siège avec la réduction du nombre de municipaux. Un reproche que balaie Claude Lebet, qui assure que, fusion ou non, il ne briguera pas un autre mandat: «Je crains avant tout que les intérêts de Chavornay ne soient plus assez défendus avec seulement trois municipaux ».

Les arguments des opposants seront repris dans un tous-ménages qui sera prochainement envoyé à la population. De leur côté, les profusion se sont également organisés et tiennent un site internet (www.chavornaypro-fusion.com), avec un compte à rebours jusqu’au jour du scrutin, quand la population décidera du sort des cinq communes.

Yan Pauchard