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La «huitième conseillère fédérale» à Sainte-Croix

15 octobre 2012

La chancelière de la Confédération Corina Casanova a reçu, vendredi dernier, carte blanche, du cinéma Royal. Elle a choisi de partager avec le public «Hors Saison», un film qui lui rappelle son enfance dans les Grisons.

Le syndic Franklin Thévenaz et le conseiller d’Etat Pascal Broulis ont accueilli la «huitième conseillère fédérale», Corina Casanova.

«J’ai choisi ce film parce qu’il fait écho à mon histoire. Et aussi parce que son réalisateur vient des Grisons, tout comme moi.» Tout comme le personnage principal de «Hors Saison», du réalisateur Daniel Schmid, qu’elle a décidé de partager avec le public au cinéma Royal, lors de son passage à Sainte-Croix, vendredi dernier, la chancelière de la Confédération Corina Casanova a grandi dans une famille d’hôteliers.

«Même sans habiter directement à l’hôtel, nous vivions aussi au rythme des saisons, dans des villages différents en hiver et en été », s’est-elle souvenue. Une enfance qui, à ses yeux, tout comme le fait d’appartenir à la minorité romanche, lui a donné une ouverture d’esprit et le goût de l’apprentissage.

L’importance des langues

Suite à la projection, elle a répondu avec plaisir aux questions des spectateurs. Et la discussion s’est tout naturellement portée autour de la problématique du multilinguisme en Suisse. «Il est important d’étudier une deuxième langue nationale pour favoriser la cohésion de notre pays, bien sûr, mais aussi pour des raisons économiques. L’anglais reste cependant également indispensable. Je connais sept langues, pourtant je ne suis pas un génie. C’est possible, tout est une question d’intérêt et de discipline», a souligné Corina Casanova.

Interrogée sur l’avenir du romanche, la Grisonne, a insisté sur l’importance de le sauvegarder: «Il fait partie de la culture de notre pays.»

Le romanche est aujourd’hui une langue «semi-officielle»: si tous les citoyens ont le droit de s’adresser aux autorités fédérales en romanche, les textes législatifs ne sont pas obligatoirement traduits dans cette langue. Comme l’a relevé la chancelière fédérale, il en existe cinq dialectes, ce qui pose bien des problèmes, notamment dans l’enseignement. Et le «rumantsch grischun», créé en 1982 dans un souci d’unification, a de la peine à s’imposer puisqu’il n’est, dans les faits, «parlé par personne».

Considérée parfois comme la huitième membre du gouvernement, Corina Casanova a également expliqué son rôle de chancelière: «Je dirige l’état-major du Conseil fédéral, qui compte quelque 250 personnes.»

A ce titre, elle participe à toutes les séances des «sept sages», des réunions qu’elle qualifie de très formelles: «Ils suivent un ordre du jour très précis. Parfois une vingtaine d’affaires sont traitées, d’autres fois 120. Seules celles qui sont contestées sont discutées. Il faut alors trouver un consensus.»

 

Une invitation venue de la Municipalité et plus particulièrement de son syndic Franklin Thévenaz

Corina Casanova a, par le passé, travaillé pour le CICR, puis pour le Département fédéral des affaires étrangères. Un parcours similaire à celui de Franklin Thévenaz. Le syndic de Sainte-Croix et la chancelière fédérale se connaissent donc, ce qui a facilité la venue de cette dernière sur le Balcon du Jura. Corina Casanova, qui avant de passer sa soirée au cinéma Royal, a visité l’entreprise Reuge et la manufacture de montres De Bethune à L’Auberson, ainsi que partagé un repas avec les autorités locales au CIMA, dit apprécier ce type d’invitation: «Après avoir œuvré durant des années à l’étranger, aujourd’hui, il me plaît de partir à la découverte de la Suisse.»

Pour Franklin Thévenaz, la visite de Corina Casanova est tout bénéfice pour Sainte-Croix: «Cela permet de faire connaître notre commune et ses difficultés, ainsi que de donner à notre village une visibilité positive. Nous préparons une autre rencontre de ce type pour ce printemps.»

Sonia Délèze