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La jeunesse s’offre le Bol, mais il aura fallu s’armer de patience

29 mai 2018 | Edition N°2255

Plus de cinquante bateaux ont participé au 32e Bol d’Or du lac de Neuchâtel, samedi. La victoire finale est revenue au M2 volant du jeune barreur lausannois Maxime Bachelin.

Avec une moyenne d’âge de moins de 20 ans, Maxime Bachelin (barreur), Mathieu Ravussin, Guillaume Rol et Arno De Planta ont remporté, samedi, le 32e Bol d’Or Henry Lloyd du lac de Neuchâtel, catégorie multicoques, sur un prototype de catamaran M2 à foils. Cette perfromance constitue l’aboutissement de cinq ans de recherches menées par le propriétaire Pierre Bachelin et l’ingénieur Francis Glatz.

La pugnacité a été récompensée: après espoirs et déceptions, ils étaient prêts à tout laisser tomber fin 2017. Cette victoire vient à point nommé couronner le génie des constructeurs et le talent de cette jeunesse prometteuse. Grande émotion au terme de la journée pour les amoureux de cette série: ils ont fait «voler» un M2 avec moins de huit nœuds de vent. Une première, mission réussie! Pierre Bachelin ne tarissait pas d’éloges sur les quatre navigateurs: «C’est un résultat de folie. Lundi dernier, nous avons fini de fixer les nouveaux safrans et les foils, d’une conception novatrice. Sans aucun test préalable lors de leur première sortie, ces jeunes le font voler, ramènent le bateau sans casse et gagnent. C’est inouï!»

Faute de vent, les participants sont restés très loin du record de l’épreuve. Des conditions d’airs tordus et difficiles à gérer n’ont pas rendu la tache facile aux régatiers – Yvan Bourgnon n’a finalement pas pris le départ – venus en nombre disputer le Bol d’Or Henry Lloyd, une régate prisée de la Fédération de voile des lacs jurassiens. C’est avec une petite bise, sous un ciel voilé, que les 55 équipages sont partis au près en direction de Neuchâtel. La flotte s’est tout de suite séparée en deux, une partie privilégiant la rive nord, l’autre le sud. Durant toute la journée, les skippers ont dû effectuer des choix entre rives et large. La régate a été parsemée de revirements de situation et pimentées de coups de théâtre. Une guerre d’usure durant laquelle quelques bateaux ont démarré dans une risée en laissant sur place leurs concurrents, qui rataient l’opportunité. Une situation illustrée par Daniel Grandguillaume, du Cercle de la voile de Grandson, à son arrivée: «Sur le retour, nous avons eu jusqu’à trois kilomètres d’avance sur nos adversaires. A la hauteur de Concise, nous sommes tombés dans un trou d’air où, impuissants, nous avons vu défiler une dizaine de concurrents.»

Monocoques

Chez les monoques, le Bol d’Or est revenu à Christian Bidermann, sur Furia (Luthi F10), qui a franchi la ligne d’arrivée à 20h02, en un peu plus de neuf heures. «Nous sommes très heureux de notre résultat, commentait le vainqueur. Un kilomètre avant l’arrivée, nous n’avions qu’un petit souffle d’air, alors qu’une barre de bise se dessinait derrière nous et permettait à nos poursuivants de revenir fort sous spi. La ligne franchie, nous avons enfin pu relâcher la pression. Je tiens aussi à remercier le Cercle de la voile de Grandson pour la magnifique organisation de cette régate.» A noter que Pierre Walt, du Cercle de la Voile de Neuchâtel, et Christophe Benoît (17 ans), du club nautique de la Galère à Auvernier, ont remporté la course dans les deux catégories de monocoques.

 

Les meilleurs régionaux

Groupe 1: 2. Jean-Marc Languetin (CVE); 4. Daniel Grandguillaume (CVG).

Groupe 2: 2. Loïc Geffroy (CVG).

M3: 3. Mario Di Pietrantonio (CNTY).

Christiane Baudraz