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«La situation est au-delà du tenable»
Le décompte financier de La Galette Gourmande dans le détail.

«La situation est au-delà du tenable»

25 février 2021

Les cafetiers d’Yverdon-les-Bains jouent le tout pour la cagnotte, alors qu’il ne reste que onze jours pour espérer atteindre le demi-million. Impossible? Barbara Rao veut encore y croire, tant la situation financière est compliquée.

Même s’il ne reste que onze jours pour atteindre le plancher des 500 000 francs de la cagnotte lancée en début d’année (si ce montant n’est pas atteint, ils ne toucheront rien), les cafetiers-restaurateurs d’Yverdon-les-Bains y croient encore. «Ce sera très compliqué, mais on n’a pas le choix. On a vraiment besoin de cet argent», soupire Barbara Rao. Les quatre associées du mouvement Afterworkless continuent à se battre, mais pour l’heure, la cagnotte n’atteint même pas les 70 000 francs. De quoi se décourager? «Un peu, sincèrement. C’est difficile, mais je n’en veux à personne. Mais je vous avoue que des fois la motivation est dure à trouver», explique la restauratrice, qui a envie de continuer à se battre pour ses collègues dans le besoin.

David Bariffi est l’un d’eux. Le patron de la Galette Gourmande a certes reçu les aides venues de la Ville d’Yverdon-les-Bains («Franchement, merci»), mais celles-ci sont déjà intégralement consommées. «Je ne sais plus comment faire, la situation est au-delà du tenable», déplore-t-il. Afin d’illustrer sa situation et de la rendre compréhensible pour tout le monde, il s’est «mis à nu» au moyen d’une pancarte. «Tout le monde peut la regarder. Mes charges se montent à 13 659 francs par mois. Et une fois que j’ai payé ça, je n’ai pas encore mangé. On ne reçoit pas les aides de l’Etat, la situation devient dramatique. J’entends des gens dire des fois qu’on exagère, que la situation ne va pas si mal… Ca fait mal d’entendre ça, sincèrement. On ne sait jamais si on peut rouvrir, ni quand, ni combien de temps. Est-ce que je vais devoir licencier mon personnel? Cette question-là, elle m’empêche de dormir la nuit. Les autres aussi, d’ailleurs…»

Barbara Rao se montre elle aussi reconnaissante envers la Ville d’Yverdon-les-Bains, mais tout de même découragée. «Combien d’entre nous vont disparaître, c’est ça la question. Maintenant, même si on ne va pas au bout de la cagnotte, on va tout de même proposer aux gens qui ont versé de l’argent de nous le donner quand même… Même si on sera très loin de l’objectif de départ, ce sera tout de même quelque chose qui pourra nous aider à survivre avant la réouverture. Pour ceux qui vont atteindre cette date…»

Ce pourrait être le 22 mars, selon les annonces du Conseil fédéral mercredi.

 

Déconfinement: le Conseil fédéral couche sur ses positions

La pression exercée par plus de la moitié des cantons n’a pas infléchi la position du Conseil fédéral. Hier, le Gouvernement a annoncé qu’il campait sur ses positions en matière de déconfinement progressif. Il tient à une réouverture pas à pas, sans aucunement accélérer le mouvement. Magasins, musées et zoos pourront bien rouvrir dès le 1er mars. Mais pour d’autres mesures, il faudra en revanche attendre.

Par la voix de Guy Parmelin et d’Alain Berset, le collège des sept sages, qui a insisté une fois encore sur son unanimité dans la prise de décision, a néanmoins consenti une minuscule petite retouche: la vie sociale des jeunes. La limite d’âge pour participer à des activités sportives ou culturelles sans public est désormais augmentée de 16 à 20 ans, au lieu de 16 à 18 ans.
Unique éclaircie envisagée, mais liée toutefois à l’évolution de la courbe des contaminations, plus à la baisse depuis quelques jours: le second palier du déconfinement annoncé, prévu le 1er avril, pourrait être avancé. Un point de la situation le 12 mars pourrait déboucher sur des mesures moins restrictives dès le 22 mars, notamment pour les cinémas, théâtres, compagnies de danse et salles de concert. Si et seulement si la situation s’améliore.

Rédaction