La Tour Saint-Martin dévoile son accès flambant neuf
21 août 2015Molondin – Fermé pour des raisons de sécurité, le monument du XIIIe siècle, qui surplombe le vallon des Vaux, est à nouveau prêt à accueillir les visiteurs.

Le couper de ruban s’est déroulé sous un soleil radieux, avec, de g. à dr.: Guy-Cyrille Jaquier, syndic de Chêne-Pâquier, Philippe Pont, chef du Service immeubles, patrimoine et logistique du Canton, Isabelle Vallon, présidente de l’Association des amis de la Tour, Alexandre Correvon, syndic de Molondin, et Pascal Broulis, le conseiller d’Etat sainte-crix, en charge des constructions et du patrimoine.
Une importante délégation de personnalités régionales et de représentants des instances du Canton a fait le déplacement, hier à Molondin, pour assister à l’épilogue d’un combat épique digne de l’époque des chevaliers, au centre duquel s’est retrouvé un édifice médiéval phare de la région: la Tour Saint-Martin. Dix-huit mois de tumulte que s’est proposé de résumer le municipal de Chêne-Pâquier, Didier Grize, lors de l’ouverture officielle du monument, en préambule à la 22e édition des Journées européennes du patrimoine (JEP), programmées les 12 et 13 septembre prochains.
«Tout a commencé lors d’une séance de la Municipalité, un soir, dans le courant de l’été 2013, lors de laquelle nous nous sommes penchés sur une lettre d’un avocat genevois.» En balade dans la région avec ses petits-enfants, cet homme se plaignait de la dangerosité de l’accès au sommet de la tour d’un peu plus de 17 mètres de hauteur située… sur la commune de Molondin. Les autorités de cette Commune ont reçu la missive, avant d’en faire cadeau à l’Etat de Vaud, propriétaire des lieux.
La décision de fermeture de l’édifice qui en a découlé a déclenché une véritable levée de boucliers sur Facebook, et les autorités locales ont rencontré le Canton pour tenter de trouver une solution. «Dans un premier temps, je leur ai dit que je leur en ferais don pour un franc», admet Pascal Broulis, le chef du Département des finances et des relations extérieures, en charge des constructions et du patrimoine.
Molondin et Chêne-Pâquier refusent l’offre, ayant le sentiment de se faire «refiler la patate chaude». Un terrain d’entente est finalement trouvé. Le Canton débourse 100 000 francs pour les frais de sécurisation, les 50 000 restants étant à la charge de l’Association des amis de la Tour.

De g. à dr. Anne-Sophie Betschart, municipale d’Yvonand, Stéphane Raymondaz, syndic de Rovray, Nathalie Bovey Pasche, syndic de Démoret, François Marmier, syndic de Chavannes-le-Chêne et, au premier plan, Guy-Cyrille Jaquier, syndic de Chêne-Paquier et Alexandre Correvon, syndic de Molondin, les représentants des communes ayant contribué au financement des travaux en achetant les paliers du nouvel escalier.
Le résultat? Un escalier en colimaçon métallique de 92 marches et six paliers que les participants à l’événement ont eu l’occasion d’arpenter en primeur. Au sommet de l’édifice, des panneaux d’information permettent, désormais, de jouir de la vue et de se documenter sur le riche passé de la région.
Pascal Broulis n’en était pas à sa première ascension de la Tour Saint-Martin, lui qui, dans sa jeunesse, la pratiquait parfois sous escorte féminine. «Pour y monter, cela n’était pas si simple. Mais quand on était accompagné, on pouvait s’appuyer sur quelqu’un de plus vigoureux que soi», a-t-il malicieusement souligné. Le conseiller d’Etat sainte-crix n’a pas manqué de manifester sa désapprobation face à l’attitude du visiteur à la base de toute cette histoire à rebondissements. «Les gens ne tolèrent plus le risque, mais il fait partie de la vie», a-t-il déclaré. Les autorités locales vont dans son sens. «On a trouvé cette lettre étrange. Tout le monde connaît cette tour et il n’y a jamais eu d’accident. Ceux qui avaient peur n’y montaient pas. Il en allait de la responsabilité de chacun», a indiqué Didier Grize.
Quoiqu’il en soit, les amoureux de la Tour Saint-Martin sont invités à se rendre sur les lieux, demain dès 11h. Les festivités comprendront, notamment, aux alentours de 14h, l’arrivée d’un nouvel étendard symbolisant la rouverture du monument. Il sera possible, pour les personnes souhaitant marquer de leur empreinte le renouveau du monument, d’acheter des centimètres de main courante.