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La Ville paie cher la facture du théâtre

8 septembre 2015

Yverdon-les-Bains – La rénovation du Théâtre Benno Besson va coûter beaucoup plus que prévu. Une expertise permettra de déterminer la responsabilité du service concerné.

Le sablage a eu pour conséquence la dégradation des façades et des ornements. © Duperrex -a

Le sablage a eu pour conséquence la dégradation des façades et des ornements.

En l’espace de quelques mois, le crédit d’investissement de 4,39 millions de francs octroyé par le Conseil communal d’Yverdon-les-Bains pour la rénovation du Théâtre Benno Besson a pris l’ascenseur. Dans un courrier daté du 21 juillet dernier, la Municipalité annonçait, tout d’abord, «un surcoût de l’ordre de 370 000 francs» pour la partie des travaux liés au restaurant La Grange. Un dépassement expliqué par le fait que «le bureau d’architecte mandaté pour la réalisation de ce projet et pour le chiffrage de ce dernier a largement sous-estimé l’état de dégradation des locaux, équipements et installations». «La ventilation et les installations électriques sont, notamment, concernées. Une évaluation va déterminer si le mandataire pouvait s’en rendre compte préalablement», indique Gloria Capt, la municipale en charge de l’urbanisme et des bâtiments.

Une mauvaise nouvelle ne venant, hélas, souvent jamais seule, cette rallonge inférieure au 10% de la valeur totale des travaux a été assortie, la semaine dernière, d’une nouvelle demande, plus conséquente, relative cette fois-ci au rafraîchissement des façades du Théâtre Benno Besson. La somme de 530 000 francs serait, en effet, nécessaire à la bonne marche du chantier, sans oublier la constitution d’une réserve de 200 000 francs si les travaux devaient se prolonger, notamment en raison de mauvaises conditions météorologiques. Un préavis portant sur ces sollicitations financières sera présenté au Conseil.

La cause principale de ce nouvel investissement complémentaire à consentir? L’utilisation d’une peinture plastique élastique. «On y a eu recours en 1999. Elle était perçue comme un produit miracle permettant de lutter contre les intempéries. D’ailleurs, très peu de fissures sont apparues depuis son application», explique Gloria Capt. La situation s’est cependant corsée lorsque la décision de sabler les façades a été prise, «dans le but de garantir une adhérence suffisante des matériaux de rhabillage et de la nouvelle peinture minérale». «La peinture plastique maintenait articifiellement les ornements restaurés sommairement et recouvrait les fissures, à la manière d’un scotch. Quand elle a été enlevée, des parties de la façade se sont décollées et désagrégées», déclare la municipale de l’urbanisme et des bâtiments. De plus, la matière avait ceci de particulier qu’elle empêchait l’évaporation, provoquant la corrosion des armatures métalliques soutenant les modénatures (c’est-à-dire les éléments de décoration des façades).

Travaux plus conséquents

Sur la base de ces observations, la section cantonale des Monuments historiques a «confirmé la nécessité de refaire, voire de remplacer, une partie du crépi et les modératures en mauvais état», signale la Municipalité dans sa communication.

Gloria Capt déplore, naturellement, cette situation et indique qu’une expertise va être effectuée pour établir si son service a une quelconque responsabilité dans le dossier en question. «Le cas échéant, nous allons réfléchir à revoir les procédures internes. Par exemple, il serait peut-être judicieux, dans le cadre de rénovations aussi complexes, d’effectuer systématiquement une étude préalable pour ne pas avoir à demander de crédits complémentaires», précise-t-elle.

Malgré tous ces imprévus, le délai de fin des travaux ne devrait pas être reporté de manière significative. «L’échéance de fin octobre devrait être dépassée de deux semaines, voire un mois, dans le scénario le plus pessimiste», atteste la municipale. Elle ajoute qu’une rencontre devrait avoir lieu, prochainement, avec la famille d’Antonio Pellicciotta, le défunt patron de La Grange, pour la suite de l’exploitation du restaurant propriété de la Ville. «Tout est ouvert», commente-t-elle.

Thierry Luisier, le directeur du Théâtre Benno Besson, l’autre occupant des lieux, suit, on peut l’imaginer, de très près les travaux qui ne devraient pas avoir d’influence sur le lancement de la prochaine saison, programmé le 27 octobre. «Le chantier concerne le hall et la billeterie. Il ne touche pas la scène ni la salle. En raison du retard de deux semaines annoncé pour l’ouverture du restaurant, nous allons mettre en place une buvette pour les premières représentations», relève-t-il.

Ludovic Pillonel

 

Retard pour le collège des Rives

Lors de la dernière séance du Conseil communal, jeudi dernier, la municipale Gloria Capt a annoncé que le projet du futur collège secondaire des Rives, qui doit voir le jour à l’emplacement de l’ancien arsenal, a pris du retard. «Je crains qu’il ne puisse pas être mis en service pour la rentrée 2018, comme prévu, mais pour celle de 2019», a relevé l’élue PLR, répondant ainsi à une question de l’écologiste Pierre Hunkeler.