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L’aboutissement de huit ans de travail
©Duperrex-a

L’aboutissement de huit ans de travail

3 octobre 2020

Yverdon s’apprête à vivre une dernière saison à l’échelon cantonal, tout en préparant son retour au niveau national.

 

Olivier Schott est un homme aussi patient qu’ambitieux. Sous sa présidence, l’USY Basket a d’abord patiemment regarni ses effectifs et choyé sa relève, il a également réactivé, puis apporté une aura internationale à son tournoi de préparation et, désormais, le club est prêt et disposé à retrouver le premier (depuis le bas) échelon national l’été prochain. «Le Covid a ralenti les choses, mais ce n’est pas important. On a simplement repoussé nos projets d’une saison.»

Les championnats seniors reprennent cette semaine dans le canton. Yverdon aligne une équipe en 2e ligue et une autre en 3e ligue. La première est destinée à franchir le pas vers la 1re ligue dans une année. «Pour monter, deux composantes sont nécessaires: avoir les finances et avoir l’équipe, relève le président yverdonnois, ancien dirigeant de Genève-Versoix. C’est une question de projet, pas besoin de remporter les play-off pour être promu. Cela dit, bien sûr qu’on aimerait gagner le championnat et montrer qu’on a le niveau sur le terrain.»

Dans les faits, la 2e ligue vaudoise est aussi compétitive, voire même plus dans certains cas, que ne l’est la 1re ligue. À l’arrêt des compétitions, en mars dernier, l’USY pointait au 3e rang. Il fait partie des bonnes équipes de la division depuis quelques années déjà.

L’élite et la jeunesse

Pour le championnat qui commence ce week-end, avec un déplacement à Morges pour Yverdon, l’équipe a conservé le noyau existant, auquel se sont adjoints sept éléments de l’ancienne équipe M20. Une relève sur laquelle le club veut bâtir l’avenir. Au total, une quinzaine d’hommes forment le contingent. «La 2e ligue, c’est fort. Plein d’anciens joueurs de LNA et LNB y évoluent. Ça joue un bon basket et, pour nos jeunes, qui ont les fondamentaux mais pas l’expérience, c’est un bon exercice avant la 1re ligue», affirme Olivier Schott.

Car le club a un projet. Il n’était pas question de monter à tout prix en allant recruter des joueurs un peu partout. Il s’agit de retrouver le basket national avec des bases solides, un groupe de joueurs du cru, et y ajouter tout au plus deux ou trois renforts. Une identité locale est indispensable aux yeux du boss. «On veut l’élite et la jeunesse. L’un ne va pas sans l’autre: il est important d’avoir une équipe de niveau national pour motiver nos juniors, et il est crucial d’avoir de la jeunesse pour alimenter l’équipe.»

Xavier Favre dirigera la «une», pour l’heure. Le manager sportif du club, dont c’est la deuxième année de fonction, a pour mission d’encadrer les entraîneur du club, de donner la ligne directrice et de s’assurer qu’elle soit respectée. «Il comble également les lacunes lorsqu’il manque un coach quelque part, explique le président. Les bons entraîneurs restent une denrée rare.» En attendant de dénicher la perle, l’USY Basket est entre de bonnes mains pour se préparer à faire le grand saut.

Du top niveau pour la jeunesse aussi

Le club progresse sur tous les fronts. Dans son secteur jeunesse, les M13 et M15, constitués de joueurs ayant commencé ici, ont un bon niveau..

La saison prochaine, les catégories d’âge vont changer, et redevenir paires. Si, pour l’heure, seuls les M17 ont un championnat national, l’été prochain, ce sera le cas pour les futurs M16 et M18. «L’objectif, avec nos M15 actuels, sera de les faire évoluer au plus haut niveau M16, projette Olivier Schott. Dans le meilleur des mondes, on se retrouvera avec la 1re ligue et les M16 au niveau national. Ça ferait sens et constituerait une super étape de franchie pour Yverdon. Le fruit de huit ans de travail.»

L’idée est aussi de garder les talents plus longtemps. «On a perdu plusieurs jeunes ces dernières années, partis à Neuchâtel, Pully ou Fribourg. Dans un sens, c’est chouette, car cela prouve que l’on se débrouille pas mal, mais il est dommage qu’à cet âge-là, les enfants fassent autant de déplacements pour évoluer à meilleur niveau. Autant avoir tout ça sur place.» Ceci, tout en gardant à l’esprit que dans le club se trouvent aussi des équipes de niveau «loisir», afin de pouvoir offrir les deux possibilités.

Le recrutement des plus petits, qui apprennent ainsi les bonnes bases, est d’autant plus important pour la pyramide que bâtit patiemment l’USY.

 

La «deux» promue

 

La «deux» bénéficie aussi du renfort des ex-M20, dont l’équipe a été dissoute. La promotion, obtenue après que la 3e ligue a été étoffée, tombe à la bonne heure. Les jeunes trouveront un terrain parfait pour s’épanouir aux côtés des anciens. «On aura bien plus notre place à ce niveau. Ce soir, pour notre premier match, on sera douze, se réjouit Olivier Schott, également joueur et entraîneur de l’équipe. Habituellement, on était plutôt six, sept ou huit. Il est même arrivé qu’on joue à cinq!»

 

2022 dans le viseur

 

L’USY Basket se conjugue aussi au féminin dans les catégories M13, M15 et M17. «Concernant les M15, elles ne sont pas encore inscrites en championnat. Ce sera peut-être le cas en janvier», précise Olivier Schott, qui espère que les effectifs continuent à se garnir et que les filles amènent des filles.

Si celles engagées à l’heure actuelle continuent leur cursus, le président entrevoit la création d’une équipe en 1re ligue nationale, ou éventuellement 2e ligue (niveau cantonal) pour l’été 2022.

Manuel Gremion