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L’appel de la neige réveille les endormis
Les deux ours Flocon et Jo nés en 2018 semblent apprécier les joies de la neige.

L’appel de la neige réveille les endormis

9 janvier 2021

Le 1er janvier, peu avant la fermeture du site de Juraparc en raison des mesures Covid, les ours normalement en hibernation ont offert un beau spectacle aux derniers visiteurs, profitant pleinement de la neige.

Dans le froid de l’hiver et le silence du confinement, les ours de Juraparc, comme tous les autres, hibernent dans leur tanière. Ou du moins, c’est ce qu’ils sont censés faire! La neige abonde, le public est absent à la suite de la fermeture du site et les ursidés se terrent dans leur habitacle. Sauf les ours mâles qui ont, eux, décidé de défier la tradition. Alors que les ours devraient être endormis pendant au moins deux mois de l’hiver, dès qu’un rayon de soleil balaie le parc du Mont d’Orzeires et adoucit l’atmosphère, Georg et Kupa, les ours mâles, sortent le bout de leur nez.

Ils ont en tout cas fait cet honneur aux premiers (qui s’avéraient aussi être les derniers…) visiteurs pour le premier jour de l’an, avant la fermeture du parc. Dans la journée, Kupa et Georg se sont réveillés pour profiter du soleil mais surtout… de la neige!

«Ils viennent voir s’il y a de nouvelles femelles!», explique Paulo Coelho, un employé du parc. Et même s’ils sont censés rater une grande partie des grands froids pour leur sommeil, les ours adorent la neige. «Ils jouent comme des gamins! Ils se mettent en haut du talus et se laissent glisser jusqu’en bas en faisant des roulades dans la neige. Ils sont tous fous, on dirait des enfants », ajoute le soigneur, qui ne doit pas les nourrir. En effet, les ours doivent rester habitués à garder leurs réserves de graisse faite au printemps et reçoivent juste une petite pomme de temps à autre.

Les ours ne sont pas les seuls à profiter de la neige. Les bisons, les loups, les cerfs et les animaux de la miniferme (chèvres, alpagas, ânes…) sont, eux, toujours actifs.

Mais depuis quelques jours, le grand froid est bien installé et les ours peinent à sortir, surtout qu’aucun bruit ne les attire à l’extérieur. Ursina, la femelle, et ses petits, Flocon et Jojo, restent, pour leur part, bien calfeutrés dans leur tanière.

Car étonnamment, les animaux sortent moins maintenant qu’il n’y a plus de visiteurs. «Le public les intrigue et les stimule, ils sont curieux de venir voir ce qu’il se passe sur la passerelle. Du coup ils sont plus endormis avec le confinement», constate Paulo Coelho qui s’occupe tous les jours de ces animaux majestueux avec une âme d’enfant.

 

Hibernation ou hivernation?

 

Contrairement à ce que l’on pense, les ours n’hibernent pas à proprement parler. C’est à dire qu’ils ne se mettent pas en état d’hibernation profonde comme le font les petits mammifères qui réduisent drastiquement leur rythme cardiaque et leur respiration.

L’ours, lui, reste semi-actif, de manière à toujours pouvoir protéger sa tanière. Il reste donc attentif à son environnement et aux bruits, et peut se réveiller à tout instant, surtout lorsque le soleil apparaît! On parle alors d’hivernation.

Léa Perrin