Logo

Le casse-tête des corbeaux freux

11 février 2014

Depuis plusieurs années, ces oiseaux bruyants ont envahi le centre-ville d’ Yverdon-les-Bains. Deux habitantes de la rue du Four racontent les désagréments subis au quotidien.

Les oiseaux sont sur leur perchoir (ici à la rue Jean-André Venel) le soir et le quittent au lever du jour pour aller se nourrir, mais les arbres seront occupés en permanence d’ici quelques semaines, pour la nidification.

Les oiseaux sont sur leur perchoir (ici à la rue Jean-André Venel) le soir et le quittent au lever du jour pour aller se nourrir, mais les arbres seront occupés en permanence d’ici quelques semaines, pour la nidification.

Chaque matin, lorsqu’elle ouvre les volets de sa demeure, Marguerite de Mérey fait face à un scénario hitchcockien. «Des milliers d’oiseaux s’envolent. Avant, ils s’installaient sur les arbres au fond du parc, mais, depuis environ une année, ils se regroupent sur le grand if proche de la maison», constate l’habitante de la Cité thermale.

Poussée à bout par l’intrusion des volatiles aux croassements insupportables sur sa propriété, Marguerite de Mérey a écrit à la Ville pour demander si des mesures allaient être prises. Sa voisine, Solange Guex-Piguet a fait de même. «On les entend très fort. Ils arrivent à la tombée de la nuit et s’envolent au petit matin. J’ai aussi l’impression que leur présence fait fuir d’autres oiseaux des jardins, comme les merles », indique-t-elle.

Le courrier adressé à la fin du mois dernier à Marc-André Burkhard, municipal à la tête du dicastère travaux et environnement de la Cité thermale, ainsi qu’au président du Conseil communal Jean-David Chapuis, n’est pas, loin s’en faut, la première plainte qu’adresse Marguerite de Mérey aux autorités de la Ville.

Solange Guex-Piguet et Marguerite de Mérey, dans le jardin de cette dernière, qui héberge, chaque soir, un nombre considérable de corbeaux freux.

Solange Guex-Piguet et Marguerite de Mérey, dans le jardin de cette dernière, qui héberge, chaque soir, un nombre considérable de corbeaux freux.

L’Yverdonnoise conserve dans un dossier la correspondance échangée entre les deux parties. Dans le résumé d’une séance sur le corbeau freux organisée en juin 2009, l’on peut lire qu’une colonie s’est installée depuis 2006-2007 sur les arbres dans le périmètre rue du Four, Roger- de-Guimps, Jordils et Rue des Moulins.

Les mesures prises pour effrayer cet oiseau protégé jusqu’à il y a peu (lire ci-dessous) n’ont pas été couronnées de succès. «La Commune a payé pour enlever les nids. Des fauconniers ont aussi été mobilisés. Durant dix jours, ils étaient postés sur l’immeuble d’en face avec leurs rapaces pour disperser les corbeaux freux. Malgré cela, ces derniers étaient de retour l’année suivante», déplore Marguerite de Mérey.

En avril 2013, 236 nids de ces oiseaux étaient recensés sur la Commune d’Yverdon. Ce chiffre correspondait, d’une manière générale, à une diminution des effectifs de 23%. Pour les colonies situées en ville, la tendance était à la stabilité. Au total, les corbeaux freux se déclinaient en onze colonies (Bois des Vernes, rue de Neuchâtel, Parc Piguet, Parking du Midi, Parc Jordils, Casernes, Parc des Bains, Rigoles, Graveline, avenue de Grandson et Plage) sur le périmètre de la Cité thermale l’année dernière.

Ludovic Pillonel