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Le freerider venu de la plaine

28 avril 2016
Edition N°1732

Ski freeride – A 16 ans, Dylan Lavenex s’illustre sur le circuit européen juniors des as du hors-piste. Rencontre avec le jeune homme d’Arnex-sur-Orbe.

La coupe de cheveux californienne, des skis pour la poudre et le cadre bucolique d’Arnex-sur-Orbe: le jeune homme, membre du Freeride Wolrd Tour Club de Verbier depuis trois années, est plein de surprises. © Carole Alkabes

La coupe de cheveux californienne, des skis pour la poudre et le cadre bucolique d’Arnex-sur-Orbe: le jeune homme, membre du Freeride Wolrd Tour Club de Verbier depuis trois années, est plein de surprises.

C’est en skiant juste au bord des pistes que Dylan Lavenex s’est découvert le goût de tracer des lignes dans la poudre. A 16 ans, il fait partie de la jeune garde du ski freeride suisse, participant au tour européen des juniors. Ou comment un jeune homme du plateau fait parler son talent à la montagne.

Autre originalité, il a découvert le ski sur la neige de la Californie, l’Etat où il est né. «Ma mère est Américaine et mon père est d’ici, explique le sportif d’Arnex-sur-Orbe. On va régulièrement visiter mes grands-parents aux Etats- Unis.» Depuis, le gymnasien -il étudie à la Cité, à Lausanne-est à la montagne quasiment tous les week-ends, du moment qu’il y a de la neige.

Dylan Lavenex est arrivé à Agiez durant l’enfance, avant que sa famille et lui ne rejoignent Arnex. Ce n’est pas tout près des stations de ski, mais son père est un habitué des pistes. Il y a trois ans, une prof de gym d’Orbe et amie de ses parents leur a signalé, vu l’attirance de leur fils pour la discipline, dont il apprécie la sensation de liberté, qu’une école de freeride existait à Verbier. C’est au sein de cette structure qu’il évolue, désormais, sur les lattes.

«On skie en groupe tous les week-ends, souligne celui qui vient de terminer sa saison. On est encadrés par des professeurs et des guides spécialisés qui nous apprennent à analyser la montagne, à étudier les couches de neige et à utiliser le matériel d’avalanche. Il y a beaucoup de choses à découvrir. C’est un passage nécessaire.» Sur et hors de la piste, ou même dans des snowparks, les skieurs touchent à tout, de la technique au freeride, en passant par le freestyle.

Résultats prometteurs

Une formation très complète qui leur permet d’appréhender au mieux les voies qu’ils comptent emprunter. «Il arrive souvent que, sur place, on refuse de prendre un couloir, parce qu’on y a décelé des fissures.»

Dylan Lavenex dans ses oeuvres, dans les airs ou dans la poudre. DR

Dylan Lavenex dans ses oeuvres, dans les airs ou dans la poudre.

Sa passion, Dylan Lavenex la pratique en compétition depuis deux hivers. Il s’y est, même, sérieusement consacré ces derniers mois, en prenant part à six rendez-vous, dont certains du très sérieux Freeride Junior Tour. Avec un succès évident, puisque le jeune Arnésien a, notamment, décroché un 6e rang en début d’année à Verbier et un 5e en Autriche. Il a, en outre, fêté un podium (2e) à Villars, dans le cadre d’une compétition régionale. «J’ai réalisé une bonne saison. J’ai globalement pu faire ce que je voulais, estime-t-il. Mais je manque encore, parfois, d’un peu de concentration. Je suis tombé à Verbier (réd: début avril, lors de l’Xtreme) en étant bêtement surpris. Un run n’est jamais fini avant qu’on soit arrivé en bas.»

La saison de ski terminée, le Nord-Vaudois va se consacrer à la fin du championnat de… foot de son équipe, les juniors B du FC Orbe. Un second sport qu’il envisage d’abandonner cet été, pour se consacrer pleinement à sa carrière de freerider. «Je vais m’entraîner physiquement et, avec des amis, on va aller skier une semaine sur un glacier. Je souhaite aller le plus loin possible, voir si je peux pratiquer le freeride sérieusement», lance Dylan Lavenex. Ses résultats et sa ténacité lui ont, déjà, permis de trouver du soutien auprès de deux sponsors. Une élément essentiel pour financer une passion coûteuse, une brique de plus dans la réalisation de son aventure.

Estelle Balet et les dangers du freeride

En parlant de freeride, on pense forcément aux dangers inhérents à la discipline. Le récent décès de la championne du monde Estelle Balet l’a rappelé de façon soudaine. «J’ai été choqué, reconnaît Dylan Lavenex. Deux semaines plus tôt, je l’avais vue sur le podium, à Verbier. C’est triste.»

La formation acquise au sein de son école de ski doit permettre de limiter les risques et de proscrire toute imprudence. «Je sais que ma mère a un peu peur. Mais on n’en parle pas trop à la maison. Mes parents savent que je fais ce que j’aime, glisse le jeune homme. En compétition, on évolue dans un cadre le plus sécurisé possible. Des experts viennent inspecter les couloirs plusieurs jours à l’avance.»