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Le grand retour des Brandons d’Yverdon!

10 mars 2022

Après deux ans d’absence, les Brandons feront leur réapparition ce week-end. Malgré des problèmes financiers et une édition 2022 allégée, les organisateurs sont plus motivés que jamais à renouer avec le public.

Les forains se sont installés à la place d’Armes (accessibles du 11 au 20 mars), les guggens ont bien travaillé leur répertoire et les sacs de confettis sont prêts à être déchirés. Tout est en place pour mettre le feu à Yverdon. Il ne manque qu’une seule chose: la clé de la Ville. Les organisateurs ont attendu longtemps, mais ils devront encore patienter jusqu’à samedi pour le coup d’envoi des Brandons 2022 (lire encadré).

«On est à fond!» lance Stéphane Pointet, président du comité d’organisation. Depuis plusieurs semaines, lui et son équipe courent dans tous les sens pour mettre sur pied l’événement. Mais il faut dire qu’ils n’ont pas démarré dans les meilleures conditions. Tout d’abord, ils partaient avec une casserole financière. L’ancien comité avait cumulé des dettes qu’il fallait rembourser à la Commune. Puis est arrivé le Covid. Après avoir dû annuler l’édition 2020 une semaine avant la manifestation – causant des pertes –, les organisateurs ont essayé en vain de s’adapter pour maintenir ce grand raout en 2021 malgré les mesures sanitaires. «En novembre dernier, le comité a décidé de se lancer quoi qu’il arrive. On s’est dit qu’il fallait essayer. On voulait surtout montrer qu’on était toujours là», souligne le président qui a repris ce poste il y a tout juste quatre mois après le départ de Sébastien Gonin.

Au vu de la période, le comité a donc monté deux scénarios avec le pire et le meilleur des conditions sanitaires. «Sans les restrictions, l’organisation est plus facile, mais cela devient plus difficile avec les discussions, car on passe d’une limite de 300 personnes à illimité», relève Stéphane Pointet.

Si son équipe a fait tout ce qu’elle a réussi à préparer une manifestation, elle n’a pas pu sauver tous les meubles. Il n’y aura donc pas de bonhomme hiver à brûler, ni de cortège. Et la fête s’arrêtera à minuit (au lieu de 3h du matin), en même temps que la fermeture des carrousels.

Pourtant, derrière cette «petite» édition, il y a un grand défi: sortir la tête de l’eau. «Chaque année, nous touchons une subvention de la Ville. Mais, cette fois, nous avons décidé de ne pas l’encaisser pour prouver à la Commune que nous sommes solides et dignes de confiance, se félicite le président. Comme ça, on repart à zéro. On n’aura plus de dettes. On veut faire table rase du passé.» Et Mauro Panese, vice-président, de compléter: «Désormais, avant de dépenser un franc, on doit réfléchir à comment le gagner. Si on boucle cette édition 2022 sans perte, on sera déjà contents. Et on le sera encore plus s’il nous reste un petit quelque chose à la fin.»

Ces Brandons d’Yverdon à la sauce allégée garderont pourtant le goût de la traditionnelle grand-messe. «On doit faire vite, mais on veut faire bien», assure Stéphane Pointet qui tient à féliciter tous les bénévoles qui mettent la main à la pâte pour tout préparer. «On se réjouit. Cela fera du bien de revoir des visages, des sourires et des confettis. On a besoin de ça, de cette ambiance des Brandons!» conclut Mauro Panese.

Ces retrouvailles ne seront que le début de l’aventure pour le nouveau comité qui s’apprête à taper encore plus fort en 2023!

 

Un programme allégé mais toujours soigné

 

Les Brandons d’Yverdon démarreront samedi dès 9h30 au centre-ville, où trois lieux seront réquisitionnés pour faire la fête: la place Pestalozzi, la place d’Armes et la place du 7 Février (Ancienne-Poste). Les guggens donneront le rythme – et réveilleront les lève-tard – avec des concerts, dès 10h15.

Les fourneaux des food-trucks et de la cantine tourneront à plein régime dès 11h pour combler les gourmands. Le traditionnel papet des Brandons (préparé par la boucherie Ogiz) sera à la carte, mais plus au même prix. «On n’arrive pas à tourner avec un papet à une tune. Il sera à douze francs. Et même avec ça, on est serrés», assure le président Stéphane Pointet.
En début d’après-midi, un concours de déguisement pour enfants sera organisé à la place d’Armes, avec de nombreux prix à gagner (offerts par les commerçants d’Yverdon). Les résultats seront dévoilés à 15h.

La fête se prolongera en soirée avec une animation musicale sur le thème des années 1980-1990, dès 18h, à la place d’Armes. A minuit, extinction des feux pour les fêtards et les forains.

Les réjouissances reprendront dimanche, dès 9h, avec un brin d’officialité à 10h. «Je demanderai une minute de silence pour la situation en Ukraine», prévient Mauro Panese. En fin de matinée, un apéro sera offert à la population. Pour conclure par un dernier concert des guggens.

 

Explorit fait son carnaval

 

Le centre de loisirs et découvertes d’Y-Parc va surfer sur la vague des Brandons en organisant son propre carnaval, de samedi 10h à dimanche 4h du matin. «Ce sera un complément», précise Laura Revillard, spécialiste marketing et communication. Et ce «complément» reprendra les mêmes codes que le traditionnel rendez-vous yverdonnois, avec les guggens locales (dès 14h avec La Niouguen’s et Les Cradzet), les concours de déguisement avec défilé et l’ambiance festive (karaoké et mini-disco). Mais un accent sera mis sur les ateliers créatifs pour les jeunes (grimage, tatouage, déguisement), ainsi qu’un buffet de circonstance, l’élection de Miss et Mister Carnaval. Ne serait-ce pas redondant avec ce qui se passe au centre-ville? «Non, je crois que le carnaval a vraiment manqué aux gens. Ils ont envie de retrouver cette ambiance», poursuit-elle. Explorit espère également que les fêtards seront aussi motivés à découvrir les expositions du site. Pour les aider à franchir le pas, une offre spéciale a été créée: entrée gratuite pour tous ceux qui seront déguisés.

Christelle Maillard