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Le ketchup l’a fait voir rouge

12 mars 2015

Orbe – Le meurtrier présumé d’une aînée jugé.

Le prévenu nie avoir eu l’intention de tuer l’octogénaire. © Michel Duperrex

Le prévenu nie avoir eu l’intention de tuer l’octogénaire.

C’est sur une affaire sordide que le Tribunal criminel de l’arrondissement de la Broye et du Nord vaudois à eu à se pencher hier. Le prévenu, un trentenaire sans emploi domicilié depuis peu à Orbe, chez son père, au moment des faits, est soupçonné d’avoir tué, en novembre 2013, une aînée habitant son immeuble. Leur rencontre à l’issue tragique serait intervenue alors que, sous l’emprise de l’alcool, du cannabis et d’antidépresseurs, le meurtrier présumé s’était mis en tête de «laver un affront» -selon les termes utilisés dans l’acte d’accusation- subi un an et demi plus tôt. La fille de la dame éconduite par le père du prévenu aurait, alors, déversé du ketchup sur la porte d’entrée de ce dernier.

A la recherche des auteures de ces représailles, l’accusé a répandu une grande agitation dans l’immeuble en sonnant aux portes et en abordant les habitants dans la cage d’escaliers pour leur demander s’ils connaissaient la locataire dont les avances avaient été repoussées.

La victime, debout devant sa porte, lui aurait fait signe de venir dans son logement. «Elle l’a fait d’une façon chaleureuse et insistante. C’était une femme âgée, alors j’ai décidé de rester un moment pour lui tenir compagnie», a déclaré le prévenu.

Victime étouffée

Son hôte, souffrant de schizophrénie avec hallucinations, lui apporte un café et un gratin de pommes de terre. La situation dégénère lorsqu’elle l’appelle «mon petit-fils». Mis hors de lui par cette désignation, qui le fait suspecter d’avoir «une grand-mère cachée à Orbe», l’accusé la frappe avec différents ustensiles comme une fourchette à fondue, mais le décès de la victime survient par étouffement, après que le prévenu a appliqué un coussin sur son visage pour, selon sa version, la faire s’évanouir afin de mettre un terme à ses cris et à son agitation.

Souffrant de trouble de la personnalité dyssociale, l’accusé, qui admet avoir causé la mort de l’octogénaire, était capable de discernement juste avant les faits, selon les résultats de l’expertise psychiatrique. Le Ministère public requiert la réclusion à vie et un internement de sécurité à son encontre.

Ludovic Pillonel