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Le municipal Jean-Claude Ruchet est décédé
Yverdon, 3 juin 2024. CP Municipalité., Jean-Claude Ruchet. © Michel Duperrex

Le municipal Jean-Claude Ruchet est décédé

1 novembre 2024 | I. Ro
Edition N°3822

Atteint dans sa santé depuis plusieurs années, le municipal en charge du Jecos s’en est allé.

La triste nouvelle a été donnée hier par un communiqué de la Ville d’Yverdon-les-Bains: Jean-Claude Ruchet, municipal en charge de la Jeunesse et de la cohésion sociale (Jecos), est décédé après une longue lutte contre la maladie. Il était âgé de 58 ans. Malgré plusieurs périodes d’absence, il s’est battu sans relâche pour revenir aux affaires et assumer ses responsabilités.
Bien avant d’accéder à l’exécutif yverdonnois, le défunt s’est engagé en faveur des classes défavorisées et des plus faibles, tant sur le plan professionnel – il était assistant social – que sociétal. Il a notamment présidé durant de nombreuses années la section nord-vaudoise de l’Asloca (association de défense des locataires).
Dix-sept ans durant, il a travaillé au Centre psychiatrique régional, s’occupant plus particulièrement d’épauler les personnes dans le cadre de leur réinsertion. On le voyait fréquemment les accompagner en ville dans les actes de la vie quotidienne, qu’il s’agisse de rechercher un appartement ou d’effectuer des paiements.

Trente ans de militance

Jean-Claude Ruchet a adhéré au Parti socialiste il y a tout juste trente ans. Il a immédiatement siégé au Conseil communal, qu’il a eu l’honneur de présider en 2001.
De 2006 à 2009, il a siégé en tant que député au Grand Conseil, poste qu’il a abandonné à la suite de son élection à la Municipalité d’Yverdon-les-Bains, au gré d’un scrutin complémentaire provoqué par la démission du syndic Rémy Jaquier. Son élection a fait basculer à gauche la majorité acquise par la droite en 2001. Lors de l’élection à la syndicature qui a immédiatement suivi, son collègue Daniel von Siebenthal l’a emporté face à Marc-André Burkhard.
Jean-Claude Ruchet a rapidement renoncé à son activité d’assistant social pour se consacrer exclusivement à sa charge municipale. Il a été relayé au Conseil communal par Cesla Amarelle, qui deviendra plus tard conseillère d’Etat.
Dès son entrée en fonction à la Municipalité, le défunt a pris en charge le Service d’éducation et jeunesse et le Service des affaires sociales. Fusionnés en 2012, ces deux services ont pris le nom de Jeunesse et cohésion sociale (Jecos), avec une action structurée en six pôles permettant de répondre à la demande de toutes les couches de la population. Jean-Claude Ruchet a été réélu à la Municipalité en 2011, 2016 et 2021.

«Une force tranquille»

«C’était une figure tutélaire du Parti socialiste yverdonnois, actif depuis les années nonante et qui a présidé le Conseil en 2001. Ce sont trois décennies du Parti socialiste yverdonnois qui viennent de s’en aller», relève Pierre Dessemontet.
Et le syndic d’Yverdon-les-Bains d’ajouter: «Jean-Claude Ruchet était une force tranquille. Il ne prenait pas la parole pour rien. C’était un stratège qui savait défendre son dicastère lorsque cela était nécessaire. Il défendait ce qui lui tenait à cœur, en particulier le sort des plus faibles d’entre nous. Un engagement illustré notamment dans son activité d’assistant social.»
Les deux socialistes ont siégé près de dix ans ensemble à l’exécutif yverdonnois. Selon Pierre Dessemontet, son collègue n’était pas du genre à se mettre en avant et à s’écouter parler lors des séances de Municipalité. Il ne parlait pas pour ne rien dire. Mais lorsqu’il le fallait, il s’imposait.
Ses collègues municipaux le savaient malade – il avait été longuement soigné en 2021 et 2023 –, mais ces derniers temps, il semblait aller mieux. Pierre Dessemontet a pensé qu’il irait jusqu’au bout de la législature: «Nous avons été pris de court et sommes sous le choc. On attendait son retour après une petite période d’absence.»

La défense des locataires

Ancien municipal à Orbe, Jacques-André Mayor a souvent rencontré le défunt dans le cadre de l’asloca: «J’étais secrétaire général de la section lausannoise et Jean-Claude Ruchet président la section nord-vaudoise. C’était quelqu’un qui était très performant. Lorsqu’il est devenu municipal, il avait un peu moins de temps. Il s’est véritablement engagé en faveur de la défense des locataires. Et les rapports avec lui étaient agréables.»
Outre son engagement social, Jean-Claude Ruchet avait deux grandes passions: le Japon, où il se rendait régulièrement, et le football, sport qu’il suivait très attentivement et sur lequel il aimait échanger.
A l’heure de la séparation, nous nous associons à la peine de ses proches. Ses obsèques devraient avoir lieu la semaine prochaine.