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Le parc de Bel Coster n’est pour eux que du vent

21 janvier 2016

Ballaigues – L’association SOS Jura Vaud-Sud a présenté, mardi soir au Centre villageois, ses arguments contre le projet éolien qui prévoit l’implantation de neuf éoliennes sur les crêtes du Suchet.

François Leresche a effectué sa présentation devant un parterre bien garni. © Ludovic Pillonel

François Leresche a effectué sa présentation devant un parterre bien garni.

Un public nombreux a fait le déplacement, mardi soir à Ballaigues, pour assister à la séance d’information proposée par l’association SOS Jura Vaud-Sud, fermement opposée à l’installation de neuf éoliennes sur les crêtes du Suchet, entre Les Cernys et Bel Coster. Ce projet développé par Alpiq, avec l’appui des autorités communales de Ballaigues, Lignerolle et L’Abergement, devrait être mis à l’enquête prochainement.

Pierre Sauvain, membre du comité de l’association a, dans un premier temps, projeté des illustrations pour montrer l’impact paysager des turbines de Bel Coster, mais aussi des projets voisins que sont Sur Grati, Eoljoux et le Mollendruz. C’est à François Leresche qu’a, ensuite, été confiée la tâche de présenter les principaux enjeux liés à l’exploitation industrielle de l’énergie éolienne.

Son exposé a, d’abord, porté sur le cas concret de Bel Coster, chiffres à l’appui. D’une hauteur totale d’environs 200 mètres et d’un diamètre de 13,22 mètres à la base du mât, les neuf machines nécessiteront la création de routes d’accès pour être acheminées sur le site de leur implantation. «Il faudra creuser de gros trous et les remplir de béton et de ferraille», a commenté le membre de l’association, en référence à l’aménagement nécessaire à la pose de la fondation d’une éolienne, d’un diamètre de 23,90 mètres.

Courant intermittent

François Leresche s’est ensuite penché sur le recours à l’éolien pour sortir du nucléaire, faisant remarquer que cette source d’énergie produit du courant de manière intermittente, contrairement au flux continu garanti par l’atome. Selon lui, les près de 900 éoliennes en lice pour obtenir une subvention de la Confédération (RPC) permettraient de couvrir 1,6% de la consommation d’énergie nationale, alors qu’elles représentent un investissement de 9 milliards de francs. «Disproportionné», aux yeux du membre de l’association défavorable à Bel Coster, d’autant plus que les pics de production -tant de l’éolien que du photovoltaïque-, susceptibles de surcharger dangereusement le réseau, pourraient nécessiter la création de lignes à très haute tension. Des adaptations onéreuses -leur coût est estimé à 15 milliards de francs- et dommageables pour le paysage, indiquent les opposants.

François Leresche s’est également arrêté sur nos voisins. «En Allemagne, un pays qui compte 24 000 éoliennes, 27 centrales à charbon ont été remises en service pour compenser les failles de production d’électricité, rejetant 600 000 tonnes de CO2 par année», a-t-il, entre autres, relevé pour mettre en doute l’argument écologique avancé par les partisans de l’éolien.

Quant à l’autonomie régionale également prônée par ces derniers, il s’agit, selon François Leresche, de «la supercherie la plus grande», sachant, par exemple, que les constructeurs d’éoliennes sont étrangers, et qu’ils gèreront les turbines à distance, a-t-il indiqué.

 

Les partisans des éoliennes se sont manifestés en fin de séance

«Un tissu de contradictions»

La partie réservée aux questions et interventions du public a permis à plusieurs personnes de manifester leur soutien aux opposants et à d’autres d’appuyer le projet Bel Coster, ainsi que le recours à l’énergie éolienne pour sortir du nucléaire. L’un des pros éolien, domicilié au Bugnon sur Ballaigues, dans l’habitation la plus proche de l’une des turbines, a qualifié l’exposé de François Leresche de «tissu de contradictions». Un autre membre de l’assemblée a mis en doute l’absence de rentabilité attribuée à l’éolien, signalant que la production envisagée pour le parc Bel Coster (près de 2600 heures par année) est nettement supérieure à celle du barrage de Super Dixence (1100 heures par an).

Un troisième intervenant a reproché à l’orateur de se contenter de souligner les limites des énergies renouvelables sans proposer de solution. «On doit aussi mettre notre pierre à l’édifice», a-t-il commenté, tandis qu’un autre relevait que l’éolien fait partie d’un ensemble de mesures à prendre, afin d’éviter une catastrophe au niveau planétaire.