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Le pionnier du racketlon romand en démonstration à Yverdon

3 mai 2016 | Edition N°1735

Racketlon – Cédric Junillon a remporté le tournoi du week-end dernier. Retour sur le parcours de ce polyvalent de la raquette.

Cédric Junillon au tennis de table, son «deuxième sport» après le tennis. Promis, il est costaud au badminton et au squash aussi. © Carole Alkabes

Cédric Junillon au tennis de table, son «deuxième sport» après le tennis. Promis, il est costaud au badminton et au squash aussi.

Il jongle d’une raquette à l’autre sans la moindre difficulté. A 35 ans, Cédric Junillon est au sommet de son art. En tout début d’année, le Franco-Suisse a atteint la 16e place de la hiérarchie mondiale du racketlon (actuellement, il est 18e). Arrivé de ce côté-ci de la frontière pour ses études, le néo- Lausannois avait grandi une raquette de tennis à la main. «Mais ici, j’ai commencé le tennis de table, qui coûtait moins cher, se souvient-il. Une fois, un adversaire pongiste m’a vu avec mes gestes de tennisman et il m’a dit de faire du racketlon.»

A Zurich, pour son premier tournoi de la discipline quadruple, Cédric Junillon perd de peu contre un Hongrois. «C’était un homme d’une cinquantaine d’années. J’ai pensé que j’étais nul», reconnaît-il. Puis, en se renseignant, il a découvert que son adversaire était champion du monde vétérans de la spécialité…

C’est la révélation. «Honnêtement, c’est le meilleur sport, car c’est le plus varié», affirme ce convaincu de la polyvalence, qui poursuit son plaidoyer: «Non seulement il est très exigeant mentalement, car absolument tous les points sont comptabilisés et il n’y a, donc, pas de relâchement, mais, en plus, il y a quatre fois plus de choses à savoir, à apprendre: quatre stratégies, quatre jeux de jambes et quatre techniques de raquette. Cela permet de progresser rapidement dans de nombreux domaines, de diversifier les entraînements et, par conséquent, d’éviter la routine.»

Le Lausannois est devenu le pionnier du racketlon en Suisse romande. Depuis 2010, il organise, chaque année, un tournoi au Green Club de Romanel. «A la première édition, on était une vingtaine. Pour la plupart, des potes à moi», se remémore-t-il. Alors, le week-end dernier, en se rendant dans la Cité thermale pour la compétition locale, Cédric Junillon était ravi de voir un tableau à nouveau plein: «Le club d’Yverdon fait du super boulot, avec des entraînements réguliers et l’organisation de deux tournois par année qui marchent fort.»

Précurseur en Suisse romande, l’enseignant de la HEIG-VD a également posé les premiers jalons de la discipline dans son pays d’origine. «Une fédération française a été créée, plusieurs tournois ont vu le jour et on a une équipe nationale», dont il est l’un des fers de lance.

Sport d’élite à développer

Celui qui participe à trois ou quatre tournois internationaux par année souhaite voir la discipline multiple continuer de se développer de ce côté-ci de la Sarine. «On peut dire que ça marche bien en tant que sport-loisir. Mais on manque encore de femmes, de jeunes et de bons compétiteurs, estime-t-il. Les Danois, par exemple, ont réussi à convertir au racketlon un badiste de niveau international. Les autres ont suivi dans son sillage.»

Pendant ce temps, lui continue de montrer l’exemple, la voie à suivre: Cédric Junillon a, bien évidemment, remporté le tournoi d’Yverdon.

Les Yverdonnois excellent à domicile

La lutte pour le titre de la catégorie reine a concerné, sans surprise, Cédric Junillon -le vainqueur- au Genevois Nicolas Leggenhager, samedi, lors du tournoi de racketlon disputé à Yverdon. Les membres du club local se sont illustrés dans l’ombre des deux favoris. Ainsi, Julien Meister a remporté la finale pour la 3e place devant son camarade Julien Ming. Andrea Bellino a, lui, dominé la catégorie B, alors que Gilles Vaucher s’est classé 3e.

En tout, près de soixante joueuses et joueurs ont pris part à l’événement, qui a fait le plein dans les locaux du Tennis-Club.

Manuel Gremion