Nord-vaudois - La Cour de droit administratif et public vaudoise a rejeté les recours concernant le parc éolien «Sur Grati». Les opposants feront appel au Tribunal fédéral.
«Cela fait plus de cinq ans que l’on attend cette décision!» Le directeur général de VO énergies, Christian Tinguely, ne cachait pas son soulagement au moment de commenter la décision du Tribunal cantonal de rejeter les recours concernant le parc éolien «Sur Grati», vendredi dernier. La société active dans les énergies avait lancé le projet en juin 2014. Depuis, de nombreuses oppositions ont ralenti la création du parc, situé entre Premier, Vaulion et Vallorbe. Mais la Cour de droit administratif et public (CDAP) a, comme elle l’a fait pour les sites de Sainte-Croix et d’EolJorat Sud, estimé que «Sur Grati» revêtait une «importance nationale». De quoi permettre aux promoteurs d’être confiants. «Le Tribunal n’a émis aucune réserve quant à notre projet», se félicite Christian Tinguely.
Du côté des opposants, on ne se laisse pas abattre par cette décision. «On ne va pas baisser les bras à ce premier écueil», indique la recourante Isabelle Otz, lorsqu’on lui demande si elle fera appel au Tribunal fédéral. La citoyenne de Vaulion ne comprend pas la décision de la CDAP. «Nous avons de nombreux arguments qui contrent ce projet, notamment au niveau du sol quartzite du Jura, de la santé des personnes et de l’offense à la nature. Mais c’est comme si rien n’était assez important pour stopper «Sur Grati». On parle quand même de monstres industriels de plus de 200 mètres de hauteur! Malgré les nombreuses oppositions, le Canton s’acharne.» Contacté, le secrétaire exécutif de l’association Pro Natura, qui fait aussi partie des opposants, a fait savoir qu’il ne commenterait pas la décision du Tribunal cantonal.
«Pas une énorme rentabilité»
Ces critiques, le syndic de Premier, Etienne Candaux, ne les botte pas en touche. «Je comprends les avis des recourants, même si je trouve ces machines majestueuses, affirme-t-il. On sait aussi que le courant éolien n’a pas une énorme rentabilité. Mais il participe à cet effort de production de courant vert, ce qui est à saluer dans le contexte de sortie du nucléaire voulue par la population.» Le syndic est soutenu par le directeur général de VO énergies: «Les centrales nucléaires doivent disparaître d’ici 2050, comme voulu par la stratégie énergétique votée en 2017. Il faut donc trouver des solutions. L’avantage de l’éolien, c’est qu’on peut le démonter si de nouvelles technologies plus efficientes devaient être disponibles.»
Les opposants ont jusqu’au 2 décembre pour recourir devant le Tribunal fédéral.