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Leclanché se trouve au bord du gouffre

7 novembre 2012

Le groupe yverdonnois estime que sa perte nette pour 2012 sera plus élevée que celle de l’an dernier, qui dépassait déjà les dix millions de francs. Ses liquidités ne lui permettront pas de faire face à cette situation très inquiétante.

Leclanché survivra-t-il à l’hiver à venir? Pour cela, il faudra impérativement trouver des liquidités et, si possible, très vite.

Leclanché semblait sorti de la crise l’ayant secoué au cours du siècle dernier. S’étant repositionné sur un marché semble-t-il en vogue, celui du stockage d’énergie, l’entreprise, dont le siège est à Yverdon, a tiré un bilan extrêmement inquiétant du début de son année 2012. «Les activités de Leclanché ont souffert d’un démarrage plus lent que prévu de sa nouvelle ligne de production, ainsi que d’un retard dans le déploiement de ses modules de stockage d’énergie pour les particuliers», explique ainsi la direction dans un communiqué de presse rendu public lundi.

Equipes et horaires réduits

De plus, la société a constaté «des entrées de commandes plus basses que prévues». Par conséquent, Leclanché a été contraint d’ajuster «ses perspectives pour l’année 2012» et de «mettre en place des mesures de préservation du cash», notamment en mettant en place des équipes et des horaires réduits. Pourtant, Leclanché constate avec satisfaction que «les premiers systèmes de stockage d’énergie livrés à ce jour ont répondu aux attentes des clients» et constituent «une validation supplémentaire» de sa technologie lithium-ion en matière de stockage d’énergie.

Le démarrage plus lent que prévu de la nouvelle ligne de production est dû à un problème de vitesse d’une étape de production. Le fournisseur de la machine travaille actuellement avec une équipe de spécialistes afin de résoudre le problème et d’atteindre la qualité et la vitesse spécifiées au plus tard d’ici la fin de l’année. De ce fait, le nombre de cellules produites à ce jour se situe bien en dessous des quantités prévues, bien que plusieurs lots de cellules aient pu être fabriqués en mode automatique sur l’intégralité de la chaine de production.

En même temps, Leclanché a constaté des entrées de commandes plus basses que prévues, et ce pour trois raisons différentes: des retards pour la mise en oeuvre de projet industriels de stockage d’énergie pour des projets en cours de discussion avec des clients et en attente de confirmation; des retards avec des partenaires dans le déploiement de modules de stockage d’énergie pour les particuliers; une adoption générale plus lente que prévu par le marché de solutions de stockage pour particuliers. Ce dernier élément pourrait conduire son partenaire Schüco à revoir la quantité de ses commandes.

Plus de dix millions de pertes

Leclanché pourrait ainsi être amené à ajuster le montant de ses commandes en cours et révise ses perspectives pour 2012. Malgré une augmentation de ses revenus prévus pour l’année en cours -notamment ceux de l’unité «technologie lithium-ion»- la perte nette en 2012 sera maintenant plus élevée que celle de l’an passé, qui s’élevait à plus de dix millions de francs. Les liquidités et dépôts à court terme s’élevaient à 2,9 millions de francs à fin octobre 2012, ce qui, en l’absence d’apport de fonds supplémentaires permettrait la poursuite normale des opérations jusqu’à environ mi-décembre. Et après? Il faudra trouver des liquidités, bien sûr, sinon l’existence même de la société sera menacée.

Le conseil d’administration et la direction de Leclanché suivent ainsi de très près l’évolution de la situation et ont initié de nombreux contacts avec des partenaires industriels et des investisseurs potentiels, afin d’apporter des liquidités additionnelles. Bien que certaines de ces négociations ont été et sont toujours encourageantes, aucun accord définitif n’a pu être obtenu à ce jour.

Rédaction