Les aînés sont toujours mal lotis
3 novembre 2015Yverdon-les-Bains – Deux ans après sa conception, le Parc Saint-George n’est toujours pas complètement terminé. La Ville se mobilise, via plusieurs de ses services.
Le moral des résidents du Parc Saint-George, dont l’emménagement s’est révélé très compliqué (La Région Nord vaudois l’avait relaté à plusieurs reprises), n’est toujours pas au beau fixe. Voici le constat qui s’impose, environ deux ans après l’ouverture de cette résidence de logements protégés située à l’ouest de la Cité thermale. Sur place, les témoignages récoltés sous couvert d’anonymat vont dans le même sens que les observations faites par Cécile Ehrensperger, la cheffe ad interim du Service jeunesse et cohésion sociale de la Ville (JECOS), lors son déplacement sur les lieux, le printemps passé. Un sentiment d’isolement, de délaissement, en périphérie de la localité. D’avoir été floué par rapport aux prestations promises à la base également, même s’il faut signaler que les loyers ont, en contrepartie, été revus à la baisse.
Ces remarques, la collaboratrice du JECOS les a relayées au syndic et aux services communaux concernés, lesquels ont pris part à une rencontre organisée à la fin du mois d’août. Il ressort de ces deux heures de discussion, auxquelles un délégué du propriétaire a participé, que diverses améliorations pourraient être apportées pour embellir le quotidien des aînés. En terme d’aménagements intérieurs, plusieurs adaptations ont été suggérées par les résidents. Dans les appartements, certains meubles de rangement sont situés à 2m50 de hauteur, ce qui n’est pas de nature à faciliter la vie des personnes à mobilité réduite. De la même veine, le distributeur à boissons de la cafétéria n’est pas pratique pour des personnes se déplaçant avec l’aide d’un déambulateur. L’absence de séparation aux balcons a aussi été relevée. «A l’image de certains travaux en retard, elle fait l’objet d’une réduction de loyer supplémentaire s’élevant à 10% pour le mois courant», indique le propriétaire. Plusieurs équipements, comme un spa et une piscine, ne sont, en outre, toujours pas à disposition (lire ci-dessous).
Les abords du site sont aussi visés. La Ville réfléchit à oeuvrer pour faciliter le déplacement des aînés vers le centre par le biais de plusieurs interventions: un passage piéton, la mise en place de bancs sur le chemin menant à l’arrêt de bus, l’abaissement des trottoirs, la signalisation, l’installation d’un éclairage de nuit, la mise en place d’une zone limitée à 30 km/h et la création d’un chemin reliant En Chamard sont, notamment, les pistes étudiées.
Quant à «l’impression d’être oubliés de tous» dont souffrent les seniors, elle va être traitée dans le cadre d’un rendez-vous fixé jeudi, au Parc Saint-George. «Le SEMO, Pro Senectute et des représentants du Conseil des seniors seront présents. Nous allons leur proposer un projet», déclare Cécile Ehrensperber, en préférant ne pas en dire plus à ce stade.
Urbat demande des comptes
Le bien-être et la mobilité des aînés ne sont pas les seuls dossiers en cours au Parc Saint-George. Le Service de l’urbanisme et des bâtiments de la Ville (Urbat) souhaite des explications de la part du propriétaire, s’agissant du permis de construire. «Le propriétaire ne semble pas particulièrement pressé de se conformer à ce document», commente la municipale Gloria Capt.
Plusieurs irrégularités ont été communiquées, d’autres ont été relevées lors d’un état des lieux complet du site. «Un courrier regroupant tous les points soupçonnés de ne pas être en conformité a été préparé. Il vise à demander ce qu’il en est», indique la membre de l’Exécutif à la tête d’Urbat. Pour ce qui est de l’extérieur du site, le remise en état du domaine public laisserait, par exemple, à désirer. Quant à l’intérieur, Gloria Capt y évoque des «choses surprenantes».
Et d’ajouter: «Ce dossier est prioritaire. Il concerne des personnes âgées, qui nécessitent une attention particulière. Il est important de trouver une solution acceptable, afin qu’ils soient heureux où ils habitent.»
Attente d’autorisation
Le propriétaire du Parc Saint-George déclare que «la mise à disposition du salon d’activités, de l’atelier de bricolage, du wellness, du fitness et des bains, des locaux communs prévus dans les contrats de baux» requiert une demande d’autorisation avec mise à l’enquête publique, une autorisation «restée en attente de la décision de la Municipalité».