Yverdon-les-bains - Face à l’épidémie de coronavirus, les Brandons ont été annulés, vendredi dernier. Seul refuge pour les carnavaliers: le lancement du journal satirique de la fête.
Les années ont beau se suivre et ne pas se ressembler, le résultat est toujours le même pour les Brandons d’Yverdon-les-Bains, qui sont de nouveau annulés. Cette édition, prévue du 6 au 8 mars, devait pourtant être celle d’un nouveau départ, après les nombreux problèmes de gestion financière qu’avait connus l’association et qui s’étaient soldés par la suppression de la fête en 2019.
En 2020, le coupable se nomme coronavirus. Vendredi dernier, soit une semaine avant le début des festivités, la Confédération annonçait que toutes les manifestations de plus de 1000 personnes seraient interdites jusqu’au 15 mars.
Dans un communiqué paru le jour même, la Municipalité d’Yverdon-les-Bains a confirmé que la manifestation tombait «sous le coup de ces dispositions». Elle a par ailleurs relevé que l’interdiction touchait aussi les forains et que les carrousels habituels ne seraient donc pas montés. Pour la municipale de la Culture, Carmen Tanner, cela entraînera des répercussions financières: «En plus des coûts pour l’association, l’annulation touche aussi de façon indirecte les commerçants yverdonnois, notamment les restaurateurs.»
Pour les organisateurs, le coup est rude. «On est extrêmement déçus, déclare Luca Severino, vice-président de l’association. Cette décision anéantit tout le travail effectué depuis juin 2019.» Dans cette période difficile, le support de la population a été très important. «Les gens nous ont montré leur sympathie et leur désarroi, notamment sur Facebook où on a annoncé l’annulation. On est surtout désolés pour eux, car on était impatients de leur montrer ce qu’on voulait faire. Mais ce n’est que partie remise!», conclut le vice-président, résolument décidé à rester optimiste.
La solidarité des guggens
Et la matinée de samedi dernier n’y est peut-être pas pour rien. En effet, les Yverdonnois ont tout de même pu profiter de quelques airs de guggenmusik à l’occasion du lancement du Bourdon, sur la place Pestalozzi. Car si les Brandons sont annulés, le journal satirique de la fête est, lui, bel et bien paru. «La solidarité des groupes de guggens qui sont venus jouer à cette occasion, ça nous fait chaud au cœur, confie Luca Severino. Normalement, seuls les Cradzets d’Yverdon-les-Bains devaient venir. Mais finalement, il y avait aussi la Niouguen’s yverdonnoise et l’Boxon de Sainte-Croix et de Bullet qui sont venus. On a ainsi pu avoir une version express de nos brandons.»
Au centre-ville de la Cité thermale, les musiciens ne cachaient pas leur déception. À l’image de Marie-Claude Turin, présidente des Cradzets: «C’est dur d’être privés deux fois de suite des Brandons d’Yverdon-les-Bains, relève-t-elle. D’autant plus qu’à titre personnel, je ne suis pas convaincue par la mesure de la Confédération. Mais le lancement du Bourdon est l’occasion de tout de même soutenir l’association et de jouer quelques airs.»
Sur le site internet de l’association, on peut lire que les organisateurs indiqueront aujourd’hui si le souper de soutien (qui n’aurait jamais été aussi bien nommé) pourra tout de même être maintenu, le 6 mars. Un petit lot de consolation, mais qui pourrait beaucoup compter, tant pour le moral que pour les finances.