Les derniers runs de Michel Roulier

Wakesurf – Le Champagnoux va tirer sa révérence à l’occasion des Championnats suisses qui auront lieu, fin août, à Genève.

A 49 ans, comme une rockstar, Michel Roulier a non seulement du style, mais aussi beaucoup de talent, une fois son surf aux pieds.

Champion de Suisse et d’Europe de wakesurf en titre (catégorie master, plus de 40 ans), Michel Roulier se dirige à grands pas vers la retraite sportive. Le sportif de Champagne a décidé que les Championnats nationaux, qui se disputeront à Genève les 22 et 23 août prochains, seront sa dernière compétition.

«Je vais raccrocher au niveau des concours, mais je continuerai toujours pour mon plaisir», prévient Michel Roulier. Débarqué par hasard, au début des années 2000, dans le milieu des sports aquatiques grâce à des amis, le mécanicien de profession a rapidement pris goût à cet univers. Dans un premier temps, il a pratiqué, pour le fun, le wakeboard, mais a été stoppé par une blessure au genou. Suite, donc, à divers problèmes physiques, dus notamment à son âge avancé pour un tel sport, il était, pour lui, primordial de trouver des sensations similaires ailleurs. C’est pourquoi le Champagnoux de 49 ans s’est tourné vers le wakesurf (en résumé, de la glisse sur la vague produite par un bateau), «une discipline beaucoup plus douce pour les articulations et qui implique moins d’impacts».

Plaisir et compétition

«Dès ma première année, dans ma nouvelle catégorie, j’ai gagné toutes les manches auxquelles j’ai participé, se rappelle-t-il. Mais attention, il faut savoir qu’à cette époque, le niveau était bas et la concurrence était faible.» Depuis, il y a davantage d’athlètes et ils sont meilleurs, comme en témoignent les 45 membres (dont huit en wakesurf) que compte son club Wake Attitude, basé à Yvonand.

C’est justement sur le lac de Neuchâtel que Michel Roulier garde les meilleurs souvenirs de sa jolie carrière: «Les heures passées sur le lac avec mon club, ainsi que les contacts humains sont assurément mes plus beaux moments.» Côté compétition, aspect moins important à ses yeux, la fabuleuse année 2014 -qui l’a vu triompher lors des Championnats de Suisse et d’Europe et décrocher sa qualification pour les Championnats du monde- restera à part. «Mes Mondiaux à Henderson, où j’ai terminé à la sixième place, représentent une grande fierté», avoue-t-il. Le contraste était impressionnant dans le Nevada, puisque Michel Roulier, qui s’entraîne en moyenne trois heures par semaine, était à la lutte avec «des Américains qui montent plus de 300 jours par année sur leur planche».

Les sacrifices, toutes proportions gardées, le Nord-Vaudois connaît. Plus que sportivement, c’est financièrement qu’ils «font mal» (deux francs par minute pour la location du bateau, à Yvonand). «Tout mon argent y passait, reconnaît-il. Je tiens d’ailleurs à remercier mon entourage pour sa patience et sa compréhension», insiste-t-il.

Le wakesurf est une véritable passion chez Michel Roulier et la retraite sportive ne l’empêchera pas de continuer à écumer les lacs romands.