Le Swiss national tap team a été sacré champion du monde, fin novembre en Allemagne. La Combière Annick Dufour était de la partie.
Apprendre huit minutes de chorégraphie en deux week-ends: c’est le challenge que se lance chaque année l’équipe nationale de claquettes, en vue des Championnats du monde de la discipline. «Ce sont quatre journées intensives, durant lesquelles on ne fait quasiment que répéter, de 9h à 18h», précise Annick Dufour. La Combière, qui a recommencé à danser l’an passé, après une interruption d’une dizaine d’années, s’est lancé le défi de renouer avec la compétition, poussée par ses partenaires d’entraînement.
«Je me suis d’abord engagée à participer aux Mondiaux en formation, avec l’école Planet Dance Martin, dans laquelle je danse depuis l’âge de cinq ans. Puis je me suis dit que ce serait dommage de ne pas concourir avec l’équipe de Suisse, qui avait de grandes chances de médaille.»
Dans la catégorie formation, qui voit s’affronter des écoles de danse, seuls les trois premiers des Championnats nationaux obtiennent le droit de se frotter aux meilleures équipes mondiales, tandis que la sélection suisse est qualifiée d’office. Il suffit en outre de posséder une licence pour pouvoir en faire partie, quel que soit son âge, et d’être capable d’apprendre la chorégraphie dans le temps imparti.
«C’était un gros défi pour moi au niveau de la mémorisation, j’ai dû vachement bosser, lâche Annick Dufour. Il fallait se remettre dedans après tout ce temps. Cependant, c’est un sport où tu te sers les coudes, où les autres membres t’aident quand il te manque des pas. Et tout est filmé, ce qui permet de répéter entre les entraînements.»
Sous la direction d’une sommité
Maman de deux enfants en bas âge et préparatrice physique – auprès du HC Yverdon notamment –, elle s’est arrangée pour dégager du temps afin de s’exercer, dansant jusqu’à vingt-cinq heures par semaine le mois précédant la compétition, contre une habituellement. Elle n’a ainsi eu que quatre petites semaines pour assimiler la chorégraphie, sur le thème de Charlie Chaplin, qu’elle a présentée avec ses quinze coéquipiers chez les plus de 31 ans, et ces fameux deux week-ends pour apprendre la production suisse qui présentait quelques tableaux d’Oliver Twist, inspirés de la comédie musicale et chorégraphiés, entre autres, par le Lausannois Fabrice Martin, multiple champion du monde de claquettes et directeur de l’école Planet Dance Martin.
Deux médailles à la clé
Ses efforts ont été couronnés de succès, puisqu’Annick Dufour est rentrée de Riesa avec deux breloques dans ses valises: une de bronze, obtenue avec son école en adultes 2, et une d’or, décrochée avec le Swiss national tap team et ses quelque 80 claquettistes. «C’était une super expérience et un beau retour aux sources», confie celle qui comptait déjà plusieurs participations à son actif, la dernière datant de 2008. J’en ai aussi profité pour regarder ce que présentaient les concurrents d’autres pays, car chaque chorégraphe a son propre style.»
Dans la foulée, la danseuse a commencé à donner des cours de claquettes aux jeunes de l’École de cirque de Lausanne qui suivent un cursus pré-professionnel. Elle envisage désormais de participer aux Championnats de Suisse, l’année prochaine.