Les kilomètres n’usent pas Michel Laurent
20 décembre 2009
Ce Chavornaysan avale les distances depuis 35 ans. Insatiable, il a, entre autres, participé à 31 des 32 éditions de l’Escalade, à Genève. Aujourd’hui, il a abandonné la course à pied pour la marche, mais il n’entend pas cesser d’aller de l’avant. Portrait.
Enchaîner les kilomètres à pied, ça use peut-être les souliers, mais certainement pas l’homme. Michel Laurent en est la preuve vivante. A 69 ans, ce Charvonaysan a parcouru l’équivalent du tour de la terre à deux reprises. Et il continue. Depuis l’âge de 34 ans, il a enchaîné les entraînements, les courses de montagne, les marathons et autres épreuves populaires à un rythme effréné. Aujourd’hui, il ne court plus, mais il marche, dispensant chaque semaine ses précieux conseils à une trentaine d’adeptes de walking et participant encore à une quinzaine de compétitions par année.
Parmi toutes les courses auxquelles Michel Laurent a pris part, il en est une qui compte particulièrement, L’Escalade. Le rendez-vous a vécu, il y a deux semaines, sa 32e édition. Le sportif charvonaysan n’en a manqué qu’une seule. Celle de 1993. L’année qui a vu sa carrière de coureur amateur basculer. «Quelques jours après avoir participé à Morat-Fribourg, j’ai commencé à ressentir de fortes douleurs, se souvient-il. J’ai finalement dû me faire opérer d’une hernie discale. Depuis, je ne cours plus et je me suis tourné vers la marche.» Il n’y a qu’à l’occasion de l’Escalade qu’il se rappelle à ses premières amours. «Oh, mais je me contente de trottiner», précise-t-il.
Il faut dire que la quête du résultat n’a jamais été le moteur de Michel Laurent. «Je m’en fiche. Mon objectif, c’est d’arriver au bout, lance-t-il. Je suis un crocheur. Je n’ai jamais abandonné, ne serait-ce qu’une course.» Ainsi, s’il estime aujourd’hui qu’il aurait eu un niveau suffisant pour nourrir des objectifs sportifs élevés, il est toujours demeuré dans la catégorie populaire. «Moi, ce que j’aime, c’est le contact avec les gens. J’adore quand il y a beaucoup de coureurs», sourit-il. Encore membre «de cinq ou six sociétés de course et de marche», ce peintre en bâtiment à la retraite n’est pas près d’en avoir fini avec sa passion. «Je ne sais pas si j’arrêterai un jour. Le sport est devenu une sorte de drogue pour moi», admet-il.
Ce n’est pas exagérer que d’affirmer que la course a été une sorte de thérapie pour le Chavornaysan. «Mon docteur m’a conseillé de me lancer dans le sport pour soigner une dépression, se souvient-il. Au début, ce n’était pas évident. La première année, surtout. Puis, je me suis pris au jeu. J’allais courir sans arrêt, par tous les temps.» Le médecin en question a fait coup double: il a soigné son patient… et écrit la préface d’une sacrée belle histoire.