Athlète de la délégation suisse aux Jeux mondiaux de Special Olympics à Abu Dhabi, Marc Michaud s’est envolé hier. L’Urbigène s’apprête à vivre deux semaines mémorables.
A l’évocation de l’affluence (près d’un demi-million de spectateurs) attendue sur l’ensemble de la semaine des Jeux mondiaux de Special Olympics d’Abu Dhabi – compétition destinée aux personnes en situation de handicap mental – , Marc Michaud ne bronche pas. «Autant? Honnêtement, je ne réalise pas encore l’ampleur de l’évènement. Je me laisse le temps d’y arriver.» Flegmatique, l’Urbigène peine encore à se projeter. Mais que le spécialiste d’athlétisme se tienne prêt: les épreuves débuteront le 14 mars déjà, après une première semaine de visite qui devrait permettre à la délégation suisse de s’acclimater à la chaleur, mais aussi à l’environnement unique dans lequel elle évoluera aux Emirats arabes unis. Ensuite, l’heure sera venue.
«On a essayé de préparer les sportifs au mieux pour que la transition ne soit pas trop brusque, explique l’entraîneur Yvan Cuennet. On les protège, en insistant notamment sur l’aspect festif de cet évènement.» Les inconnues sont nombreuses. Marc Michaud et ses coéquipiers seront en effet confrontés à des conditions de jeu, de confort et de stress pour le moins inédites, à commencer par la cérémonie d’ouverture dont 45 000 des 50 000 billets disponibles ont déjà trouvé preneur.
Un soutien inconditionnel
Pour arriver dans les meilleures conditions possibles, le Nord-Vaudois s’est entraîné expressément les lundis depuis six mois, en plus des mercredis. Du côté de Payerne, lui et cinq autres athlètes de la Broye insistent sur la concentration et l’esprit d’équipe, tout en perfectionnant certains points de manière individuelle. «Pour ces sportifs, le départ au coup de pistolet s’avère être plus compliqué que pour d’autres. Dès lors, nous avons énormément travaillé le mental, mais aussi la coordination», relève le coach.
Cuisinier de profession et résident de la Fondation La Rosière à Estavayer-le-Lac, Marc Michaud, 25 ans, sera soutenu par tout un établissement, à commencer par ses collègues et les éducateurs. «Ils me poussent, me disent des mots d’encouragement. Durant la compétition, ils seront derrière moi, et cela me fait chaud au cœur.» Ses parents, eux, effectueront le déplacement au Moyen-Orient afin de suivre au plus près les performances de leur fils.
Une autre philosophie
Au-delà des résultats que peuvent espérer les 7500 athlètes engagés à ces Jeux mondiaux, la philosophie prônée par Special Olympics diffère de celle que l’on peut observer aux JO traditionnels. Le classement importe peu tant le plaisir prend le dessus sur la compétition. La découverte du pays, de sa culture, mais aussi les rencontres avec d’autres sportifs demeurent les points forts sur lesquels s’appuieront la délégation helvétique.
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