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Marc Aymon vernira son «bijou» à L’Echandole cette semaine
Marc Aymon. ©Michel Duperrex

Marc Aymon vernira son «bijou» à L’Echandole cette semaine

25 septembre 2021

Le chanteur valaisan a confié la réalisation de son œuvre à Artgraphic Cavin.

«Ce n’est pas une simple impression, c’est une œuvre d’art!» Directeur d’Artgraphic Cavin, à Grandson, Pascal Fantoli résume en une phrase le défi relevé par le chanteur valaisan Marc Aymon. Cette œuvre, c’est un ensemble exceptionnel, qui réunit dans un coffret original un livre de 32 pages, avec les textes des chansons qui se lisent comme des poèmes et les photos originales de Matthieu Gafsou, imprimés sur un papier de qualité et cousu au fil, avec un vinyle, un CD et le code de téléchargement MP3. Soit de quoi permettre à toutes les générations d’écouter des chansons à texte sur le support de leur choix.

Ce coffret, un écrin faudrait-il dire, c’est à la fois le résultat d’un coup de cœur et de collaborations qui en font un objet extrêmement riche et unique, tant du point de vue matériel que musical. Tout incite en effet à développer les sens, du toucher à l’ouïe en passant par la vue.

L’aventure, comme souvent dans le monde artistique, est d’abord le fruit d’une rencontre. Celle de Marc Aymon avec Pascal Vandenberghe. Le patron des librairies Payot a eu des propos plus qu’encourageants: «Je trouve le projet incroyable. Si tu le fais et tu vas jusqu’au bout, je te soutiendrai.» Et de lui proposer sur la lancée de téléphoner à Pascal Fantoli.

«Sans eux, je n’y serais pas allé. Car il faut dire aussi que l’équipe de Cavin a été d’accord de m’accompagner dans la recherche de quelque chose que je ressentais, qui corresponde au côté émotionnel du disque, à fleur de peau, très tendre», explique le chanteur avec la voix d’une douce ardeur. Et de préciser: «C’est cela qui me passionne. On offre aux gens le meilleur. Si c’est le dernier, je serai allé jusqu’au bout.»

Il faut dire que Marc Aymon s’est impliqué dans le processus de confection comme le font rarement les chanteurs. Il a ainsi passé des dizaines d’heures dans l’imprimerie grandsonnoise pour tester, choisir, conseiller afin de parvenir aux nuances de tirage recherchées. «J’aime être sur le terrain et construire les choses ensemble. C’est extrêmement nourrissant», lance-t-il lorsqu’on s’étonne de son implication dans les opérations techniques.

«Ce n’est pas un travail d’impression, mais un travail artistique réalisé en suivant la sensibilité de l’artiste. Cela fait des mois qu’on est sur ce projet», témoigne Pascal Fantoli, alors que les collaborateurs de l’imprimerie abordent les dernières étapes, et que Marc Aymon, guitare en main, improvise un petit concert.

Mais là encore, plutôt que de parler de lui, il préfère saluer l’engagement des autres: «Matthieu Gafsou a fait preuve d’une générosité incroyable.»

Et ce n’est sans doute pas un hasard si cet album est titré Humains, car il est le fruit de multiples rencontres et collaborations, qui traduisent le besoin du chanteur valaisan, pudique lorsqu’on aborde son intimité, «de proposer un voyage vers la lumière à fond la caisse». Cela vaut autant pour la musique que pour la photographie.

Jamais à court de compliments lorsqu’il évoque l’apport des autres, Marc Aymon exprime une sincère reconnaissance à Jérémie Kisling: «Jérémie, c’est le noyau de ce projet. Mais il a fallu le convaincre. C’est un luxe que de composer ensemble. Avec lui, c’est une histoire d’amitié qui va au-delà d’un projet musical. On est dans une aventure humaine.»

L’imprimerie grandsonnoise a déjà quelques projets originaux à son actif. Celui qui se rapproche le plus, mais dans un genre très différent, étant le livre-disque réalisé il y a quelques années pour Sonia Grimm.

Lorsque Marc Aymon a expliqué son projet, le directeur de l’imprimerie grandsonnoise a été séduit: «On a discuté, et la mayonnaise à pris.» Pascal Fantoli savait qu’il faudrait passer par des essais et des étapes intermédiaires pour obtenir le résultat recherché.

Parlons d’abord du livre. «On a pris un papier très spécial, assez poreux. Il a fallu réadapter après les tests. Quant à la reliure, il voulait que ce soit artisanal, cousu fil», explique Pascal Fantoli. Et l’auteur-compositeur-interprète d’ajouter: «On est à la perfection. Il a fallu quatorze versions pour arriver à celle-là. Il a fallu l’amadouer. Le papier a donné un sens au projet», explique Marc Aymon en palpant un exemplaire.

«Le choix était d’avoir ce toucher qui nous raconte quelque chose. Je veux redonner de la valeur à la musique, qui s’est dématérialisée», relève-t-il, pour justifier la variété des supports.

Et de rendre de nouveau hommage, sur la lancée, à l’un de ses complices dans cette aventure, le photographe Matthieu Gafsou: «Mathieu a entendu les chansons. Il est parti d’un coin d’enfance qui rappelle la photo d’Ata Kando, réalisée dans les Alpes.»

Ce cliché, réalisé par la photographe hongroise en Suisse, où elle s’est réfugiée lors de l’invasion de son pays, a eu un effet inspirateur sur l’artiste, et le photographe lausannois a su le magnifier par sa sensibilité tout en restant dans le cadre de l’époque et le noir-blanc.

Ces photos, le public qui participera aux concerts donnés le samedi 2 octobre à la chapelle du château, aura le bonheur de les découvrir, puisqu’elles seront projetées sur grand écran.

Humains est distribué en exclusivité par Payot. Disponible en librairie ou sur:
service.clients@payot.ch
marcaymon.ch

Quatre concerts à L’Echandole et à la chapelle du château la semaine prochaine

 

Le vernissage de l’album Humains aura pour cadre L’Echandole, mais aussi la chapelle du château, à Yverdon-les-Bains.

Pour ce multiple événement, Marc Aymon sera accompagné de Jérémie Kisling (piano, guitare), Fred Jaillard (guitare, basse), Nicolas Pittet (batterie, clavier), David Dellei Gatti (création sonore), David Glassey (création lumière)… et des photos de Matthieu Gafsou qui seront projetées lors des concerts du samedi 2 octobre à la Chapelle.

En effet, le chanteur a décidé de proposer ses nouvelles chansons au public sur deux rythmes et atmosphères différents. Au Théâtre de L’Echandole, le jeudi 30 septembre et le vendredi 1er octobre, le concert est annoncé «intime et énergique», alors qu’à la chapelle, le samedi 2 octobre, il sera «intime et acoustique». Voilà un joli pied de nez à ceux qui reprochent à Marc Aymon son côté fleur bleue ou eau de rose. Ils auront le choix!

Milla, qui assure un duo dans l’album, assumera la première partie. Elle n’est d’ailleurs pas la seule à avoir contribué à la richesse du projet, puisque Julie Berthollet, Aliose, Jasser Haj Youssef et Valentin Carron y ont également apporté leur contribution artistique.
Informations sur www.echandole.ch

 

Humains, un album totalement porté par l’émotionnel

 

Humains est né de la volonté farouche de Marc Aymon de collaborer avec Jérémie Kisling.

A entendre le chanteur valaisan, il a mis de l’énergie pour convaincre son ami lausannois de s’isoler dans un château sur les hauteurs de la capitale vaudoise pour se mettre au piano, chercher, imaginer, improviser et, enfin aboutir à cet équilibre entre le texte et la musique, garant d’une bonne chanson. Tout cela sous la photo d’Ata Kando – réalisée dans les Alpes, choisie pour illustrer la couverture – accrochée au mur.

Le résultat de cette collaboration, à vrai dire une véritable complicité, est magnifique. Tout simplement.

Et pourtant, la plupart des douze enregistrements proviennent des premières prises.
Entre douceur et colère

Les chansons sont l’expression de sentiments et d’émotions, qui oscillent entre la douceur et la colère. «On monte vers la lumière», répète l’auteur. Dans une société qui avance sous la pression des vagues de l’ère numérique, Marc Aymon n’hésite pas à s’inscrire à contretemps. Et il assume: «Je n’arrive pas à être dans le rythme de ce monde. C’est voulu et assumé.»

La voix douce de Marc Aymon transcende cette œuvre qu’il a voulue collective, et à laquelle il a associé Milla dans un duo propre à séduire l’auditeur.

Isidore Raposo