littérature Isabelle Aeschlimann s’apprête à sortir son deuxième roman, fruit de huit ans de travail. Grandsonnoise d’adoption, la Jurassienne s’implique à fond dans son histoire. Au point de «vivre» avec ses personnages, pourtant imaginaires.
Suspense, intrigue, secrets de famille: la trame du deuxième roman d’Isabelle Aeschlimann donne envie. L’histoire de cette maman et de ses deux filles ne quitte pas l’écrivaine, qui a mis huit ans à peaufiner son livre, dont près de 5000 exemplaires seront proposés à la vente en Suisse et en France. Citoyenne de Grandson depuis 2007, l’auteure, qui s’est attachée à des personnages devenus très présents dans son esprit au fil de l’écriture, a situé l’action dans un village de son Ajoie natale. De quoi détailler et développer, entre autres, le thème de l’affirmation de soi et de l’étiquette apposée dans un environnement où tout le monde se connaît.
Le «coup de cœur» du Jury
«Au début, j’ai reçu un simple mail disant que j’étais finaliste, au milieu de 80 autres livres… Je n’y ai pas trop prêté attention.» Et puis arrive de Paris le téléphone qui change tout: son roman a gagné le «Coup de Cœur 2023 du jury Femme Actuelle»! Au total, seuls quatre ouvrages (sur 420!) ont été honorés. De quoi la rendre légitimement très fière et surtout lui permettre d’être éditée. «Le prix, en fait, est qu’une maison d’édition s’occupe de tout, ce qui est une vraie chance.»
La malentendance et l’épilepsie, deux thèmes qui lui tiennent à cœur
Encore parfois méconnue, la malentendance isole les personnes qui en souffrent et Isabelle Aeschlimann s’est énormément documentée afin de s’emparer du mieux possible de ce thème qui la touche particulièrement. Autre thème abordé dans son roman: l’épilepsie. «Une maladie qui fait peur. Je voulais faire découvrir à tout un chacun ce que vivent les personnes qui en souffrent.»
Elle écrit partout
«J’aime quand c’est vivant autour de moi, l’agitation est stimulante», explique l’écrivaine, qui aime s’asseoir à la terrasse d’un café, même bondé, et sortir son ordinateur portable. «S’il y a vraiment beaucoup de bruit, je mets mon casque, j’écoute de la musique et c’est parti!» enchaîne la Grandsonnoise d’adoption, qui écrit également à la maison et n’a pas de rituel précis pour trouver l’inspiration. «Je n’écris pas de manière chronologique, je peux me mettre sur une scène qui a lieu plus tard et écrire celles d’avant après. Je me donne beaucoup de libertés, mais je dois trouver le temps d’écrire et ne pas penser à tout ce qu’il y a à faire à la maison (rires). J’ai la chance d’avoir une famille formidable, qui me soutient énormément», remercie celle qui est en couple, mère de deux filles, et travaille dans la communication. Le troisième roman est d’ailleurs déjà en cours d’écriture.
Le chiffre
590 000. Le nombre de signes (ou de caractères) que contient le roman d’Isabelle Aeschlimann, qui a dû le réduire sur les conseils de son éditeur. «Je l’ai un peu mal pris au début, ce n’est pas évident à accepter… D’autant que je l’avais déjà beaucoup retravaillé et fait relire par plusieurs personnes différentes. Au final, je considère que mon éditeur a eu raison, la dernière version est la meilleure», explique l’écrivaine, qui n’a pas supprimé de chapitre ou de passage, mais a aéré l’écriture. «J’ai quand même condensé certaines scènes, dont l’action se déroulait par exemple en deux endroits différents et qui ont été regroupés par la suite.» Le lecteur qui, pris par l’histoire, lirait le roman d’une traite en aurait pour environ sept heures, selon son rythme de lecture personnel bien sûr.
Le synopsis
«Les secrets de nos coeurs silencieux», aux éditions Les Nouveaux Auteurs à Paris.
Elise se sent à l’étroit dans son petit village. Alors que son meilleur ami lui propose de partir avec lui, un événement brutal va les séparer. Vingt-six ans plus tard, Christa, superbe femme malentendante que la vie n’épargne pas, se bat pour s’intégrer dans notre société en manque de tolérance. Sa petite sœur Julie, adolescente tourmentée, découvre un secret de famille qui va briser ses repères. Elle va alors tirer sur le fil emmêlé de l’histoire de leur famille…
Lecture et lancement
Le vendredi 7 juillet chez Payot.
Moment lecture et discussion autour du roman avec Isabelle Aeschlimann.
17h à 18h30: Dédicaces
18h30: Lecture d’un court extrait suivi d’une discussion autour des thèmes du roman
19h à 19h45 : Apéro, dédicaces