Logo
«Nils Nielsen a toujours voulu que je me sente bien»
(KEYSTONE/Salvatore Di Nolfi)

«Nils Nielsen a toujours voulu que je me sente bien»

6 octobre 2022

Sandrine Mauron (photo, à gauche) et la Suisse connaîtront ce jeudi soir leur adversaire du barrage  de mardi pour la Coupe du monde. Un match qui sera le dernier du sélectionneur Nils Nielsen.

Les yeux de Sandrine Mauron et des Helvètes seront tournés vers Cardiff, ce soir, où le Pays de Galles affrontera la Bosnie-Herzégovine dans le cadre du premier tour des barrages pour la Coupe du monde. L’équipe de Suisse féminine se mesurera en effet au vainqueur, mardi à Zurich. En jeu, une potentielle qualification pour le Mondial 2023 (seuls les deux vainqueurs de ces barrages avec le meilleur classement sur l’ensemble des éliminatoires valideront directement leur billet), qui se déroulera en Australie et en Nouvelle-Zélande l’été prochain. Actuellement en pleine préparation avec la Nati, la demi de Valeyres-sous-Montagny s’est livrée sur l’échéance ô combien importante et sur son futur ex-sélectionneur, mardi en conférence de presse.

 

Qui du Pays de Galles ou de la Bosnie-Herzégovine préféreriez-vous défier mardi?

Pour l’affiche, j’espère que nous affronterons le Pays de Galles. Même si les choses seraient peut-être plus faciles pour nous contre la Bosnie-Herzégovine, qui a une jeune équipe. Sur un match, cette dernière peut créer la surprise face aux Galloises. Après, quel que soit notre adversaire, c’est à nous de bien nous préparer.»

Vous n’avez pas joué avec Servette Chênois, le week-end dernier en championnat. À quoi était-ce dû?

J’ai souffert d’une petite contusion, mais je me sens désormais bien, je suis prête. C’est un énorme plaisir de se retrouver avec les Suissesses pour ce gros match qui nous attend. Il s’agit en quelque sorte d’une finale. On est tout proches de se qualifier avec les points accumulés durant la phase de groupes, et on a envie d’offrir cela à Nils et à la nation. Mais peu importe que cette rencontre soit spéciale, il faut qu’on garde l’envie de jouer.

Il s’agit du dernier match de Nils Nielsen en tant que sélectionneur. Comment le décririez-vous?

Il est très psychologue. Il n’est pas arrivé dans une situation facile, après la qualification manquée pour le Mondial 2019 et avec le décès de Florijana Ismaili (ndlr: la joueuse s’était noyée en juin 2019). Il a bien pris le groupe, à sa façon. En ce qui me concerne, il m’a toujours dit: «Tant que ta tête va bien, je suis content. Je veux que tu ailles quelque part où tu te sens bien. Pas que tu restes dans un club juste pour jouer.»

Il a donc compris votre départ de l’Eintracht Francfort, à l’intersaison, pour venir à Servette Chênois?

Oui. J’avais besoin de me rapprocher de ma famille et de revenir aussi pour ma vie professionnelle. Nils m’a tout de suite dit: «C’est ton choix, je veux que tu te sentes bien».

Votre coéquipière Lia Wälti a mentionné que Nils Nielsen avait donné davantage de liberté à l’équipe que précédemment, et que les joueuses avaient ainsi dû apprendre à se discipliner. Partagez-vous cet avis?

Oui. Ses méthodes sont très différentes de celles de Martina Voss-Tecklenburg (ndlr: sélectionneuse de la Suisse avant Nils Nielsen), qui était plus stricte dans sa façon de procéder. Par exemple, lors des rassemblements, si on a rendez-vous à 12h pour manger et qu’on est là à 12h10, on ne va pas prendre d’amende. Cela convient bien à certaines joueuses, qui évoluent en Espagne par exemple. Moi, je suis très suisse, donc plutôt du genre à être à l’heure. Mais je ne suis pas du tout pour qu’on en revienne aux amendes!

 

«La communication instaurée restera»

 

Il n’est pas encore tout à fait l’heure du bilan, pour Nils Nielsen, en poste depuis fin 2018, du moins pas sur le plan des résultats. «Si la Suisse devait ne pas se qualifier pour le Mondial, mardi, alors je serais content de toutes les bonnes choses que nous avons accomplies, sauf en termes de résultats», a lancé le sélectionneur en conférence de presse.
L’une de ses grandes satisfactions: la communication. «Quand je suis arrivé, les filles n’osaient pas prendre la parole quand je posais une question au groupe. Désormais, elles ont le courage de donner leur opinion et savent qu’on attend d’elles qu’elles le fassent. Alors, peu importe quelle sera l’approche du prochain coach, la façon de communiquer instaurée restera, en tout cas entre les joueuses.»

Muriel Ambühl