Yverdon-les-Bains – La metteuse en scène Catherine Pauchard se livre à quelques jours de la première de «Un Caniche à Paris». Rencontre.
Emmitouflée da ns son écharpe, Catherine Pauchard patiente silencieusement dans l’arrière-salle d’un café yverdonnois. Il faut dire que ce calme apparent contraste avec la semaine chargée qui l’attend, puisque cette amoureuse du théâtre s’apprête à présenter «Un Caniche à Paris» joué par la compagnie yverdonnoise L’Opéra par-ci par-là, ce week-end, à la Fondation Saint- George, à Yverdon-les-Bains. «Nous répétons intensément depuis une quinzaine de jours», révèle la sexagénaire, qui a fondé cette compagnie en 2014, dans le but de promouvoir l’art lyrique dans la région.
Figure emblématique du théâtre yverdonnois, rien ne prédestinait pourtant cette Neuchâteloise d’origine à poser ses valises dans le Nord vaudois. En effet, après des études d’art dramatique au Tessin, Catherine Pauchard joue dans diverses productions genevoises pour tenter de gagner «plus ou moins en visibilité». Mais les temps sont rudes, au début des années 1980. «On était peu, voire pas du tout payés», se souvient-elle.
Des cours pour les enfants
Mais une rencontre va littéralement changer sa vie, celle avec le metteur en scène tchèque Zdenek Pospisil. «C’est lui qui m’a appris l’art de la mise en scène», affirme Catherine Pauchard. En 1988, elle quitte la Cité de Calvin pour suivre son ex-mari à Yverdon-les-Bains, puisque ce dernier décide, à cette époque, d’ouvrir sa propre entreprise dans le Nord vaudois.
«Ici, je me suis rapidement rendue compte qu’il n’y avait pas de cours destinés aux jeunes», remarque la Nord-vaudoise d’adoption. C’est pourquoi, après la naissance de son premier enfant, elle décide, en 1990, d’ouvrir La Cour du Théâtre, afin de proposer des ateliers théâtraux aux têtes blondes, dès l’âge de 7 ans. Au fil des années, l’offre a évolué et propose des cours d’improvisation pour les adolescents et les adultes. En parallèle à son école de théâtre, Catherine Pauchard a enseigné cet art à l’Etablissement scolaire de Félice pendant plusieurs années.
Création d’une troupe lyrique
A la suite du succès de «Bastien, Bastienne», une opérette de Mozart, la comédienne et metteuse en scène fonde, en 2013, avec plusieurs passionnés de l’art lyrique, la compagnie L’Opéra par-ci par là. «J’ai toujours été très sensible à l’opéra, glisse Catherine Pauchard. Mon but : proposer de l’art lyrique dans des endroits reculés, où on n’a pas forcément la possibilité d’y assister.»
C’est à la salle de théâtre de l’Hôtel de Ville de Baulmes qu’elle met en scène sa première pièce chantée, «Bonsoir, Monsieur Pantalon», d’Albert Grisar, il y a trois ans déjà. «La mise en scène de cette pièce était relativement lourde, se rappelle Catherine Pauchard. Après cette pièce, je me suis dit : plus jamais ! Les acteurs devaient assurer la mise en place des décors, c’était assez pénible.»
Pour «Un Caniche à Paris», Catherine Pauchard a donc choisi de faire simple. Exit les décors compliqués, les spectateurs pourront, par une mise en scène sobre, observer ce qui se passe derrière les coulisses. Un véritable trompel’oeil tout à fait surprenant pour le public qui plongera dans l’univers du travestissement. Déroutant et comique !
Découvrez l’interview de Catherine Pauchard et d’Antoine Schneider sur notre site : www.laregion.ch/region-tv/. Ou directement ci-dessous:
Deux savoureuses opérettes lyriques au poil
Avec sa nouvelle production «Un Caniche à Paris», L’Opéra par-ci par-là proposera, ce week-end, de redécouvrir le répertoire lyrique de la seconde moitié du XIXe siècle grâce à deux opérettes : «La Bonne de ma tante», de Frédéric Barbier, et «Le Docteur Purgandi», de Victor Robillard. Ces oeuvres ont un point commun : elles mettent en scène un caniche. «Les feuillets musicaux de ces pièces sont malheureusement passés aux oubliettes, confie le chanteur Raphaël Bortolotti. En amont, nous avons donc élaboré un véritable travail de recherche et recomposé la partition musicale des deux œuvres lyriques.»
Dans la pièce ancillaire «La Bonne de ma tante», un neveu accueille, dans un salon bourgeois, la nouvelle servante picarde de sa tante. Prêt à tout pour séduire cette soubrette, il n’hésitera par à recourir au travestissement…
La deuxième opérette s’inscrit dans la droite lignée de la Commedia dell’arte. Le docteur Purgandi veut marier sa nièce Cigaretta à un prince «bête et bossu », mais celle-ci ne l’entend pas de cette oreille, car elle est amoureuse de Friscatello, coiffeur, dentiste et pédicure…
«Un Caniche à Paris» aura lieu, ce samedi, à 20h, et ce dimanche, à 17h, à la Fondation Saint-George, à Yverdon-les-Bains. Plus d’informations sur : www.opera-parciparla.ch.