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Personnalité nord-vaudoise 2020: Jean-Pierre Masclet, l’homme qui pense aux autres avant de penser à lui-même
© Michel Duperrex

Personnalité nord-vaudoise 2020: Jean-Pierre Masclet, l’homme qui pense aux autres avant de penser à lui-même

20 décembre 2020

Dans l’ombre, des centaines de fourmis s’agitent. Certaines luttent pour leur survie et d’autres pour aider ceux qui sombrent en silence. Jean-Pierre Masclet est de ce genre là: de ceux qui mettent de côté leur bien-être pour épauler ceux qui n’ont pas la force de crier leur désespoir. Le président des Cartons et Jardins du Cœur d’Yverdon-les-Bains se bat pour eux depuis plus dix ans. Et il ne mâche pas ses mots quand il a un message à faire passer.

Mais cette année, le Nord-Vaudois n’a pas été épargné, car avec le Covid sont aussi apparus de graves problèmes financiers. Cette précarité, qui donne d’ordinaire des sueurs froides à près de 800 familles de la région chaque année, a été exacerbée par la crise. Ainsi, durant plusieurs semaines, l’association a distribué sept fois plus de produits de première nécessité que d’habitude.

Et quand on dit que Jean-Pierre Masclet fait passer les intérêts des autres avant les siens, c’est peu dire. Beaucoup le connaissent, mais peu de gens savent tout ce qu’il fait pour les Nord-Vaudois. Durant cette période de pandémie par exemple, le Chavornaysan n’a pas hésité à quitter son nid douillet pour dormir plusieurs nuits dans la cabane de son association. Il pouvait ainsi plus rapidement s’activer à réceptionner les marchandises, aider à préparer les cartons à distribuer et bichonner le jardin qui s’éveillait au gré des degrés qui réapparaissaient sur le thermomètre.

Si le paysagiste s’accommode d’une vie simple et sans fioriture, c’est parce qu’il connaît la valeur d’un franc. Comme les familles qu’il aide, lui aussi sait ce que signifie le verbe «galérer» au sens littéral du terme, puisqu’il est passé par la case chômage, puis par le social et les mesures de réinsertion.

En tant que Français d’origine, il sait aussi que l’intégration ne se fait pas en un tour de main. C’est pourquoi il consacre du temps à enseigner le français à des migrants installés dans le coin par le bais d’ateliers de jardinage. Cette âme sensible n’hésite d’ailleurs pas à secourir des personnes démunies, comme Eden. Il a pris sous aile cette jeune Érythréenne qui est arrivée en Suisse après avoir fui ses kidnappeurs.

Malgré sa vie cabossée et un corps de 71 ans qui fatigue, Jean-Pierre Masclet a toujours le cœur sur la main. Ce sont sa sensibilité et son expérience, mêlées à des années de débrouille et de partage, qui lui valent d’être candidat au titre de personnalité de l’année.

Rédaction