Yverdon-les-Bains – La Fondation Saphir a inauguré, hier, son site de Bellevue, sur les hauteurs de la commune, avec le conseiller d’État Pierre-Yves Maillard. Treize ans après le lancement du projet, les bâtiments sont enfin terminés et fonctionnels.
Plus de 200 personnes, dont le syndic d’Yverdon-les-Bains Jean-Daniel Carrard et le conseiller d’État Pierre-Yves Maillard, se sont déplacées, hier en fin d’après-midi, sur la colline de Bellevue, à Yverdon-les-Bains, pour inaugurer l’EMS Mont-Riant (lire La Région Nord vaudois du 3 février).
Après la construction de la Résidence Agate et la rénovation intégrale de la maison dite «La Grange», l’achèvement de ce bâtiment clôt le projet d’expansion de la Fondation Saphir sur cette colline. «C’est la fin d’une grande étape, lance André Allmendinger, directeur de la Fondation Saphir. Le site de Bellevue représente un petit saphir à lui seul en mettant à disposition diverses prestations de maintien à domicile et d’hébergement.»
Pourtant, la réalisation de ce projet n’a pas été simple, comme le souligne Claude Recordon, président de la fondation, lors de son discours devant les politiciens : «Nous avons vécu, dès le début des travaux, des situations rocambolesques et des psychodrames.» Avec cette phrase subtilement tournée, l’ancien syndic d’Orbe dénonce l’excès de formalisme démontré par la Commune d’Yverdon-les-Bains lorsqu’elle a imposé une mise à l’enquête d’un mur qui s’était affaissé, suite à un glissement de terrain.
La fin d’un long périple
Cette procédure, qui s’ajoutait aux diverses oppositions qui ont notamment mené la fondation devant le Tribunal cantonal, avait donc ralenti l’exécution des travaux. Si cet incident est aujourd’hui du passé, Claude Recordon, André Allmendinger et Marc Fauchère, architecte en charge de l’EMS, tous orateurs de la soirée, en ont profité pour rappeler qu’il aura fallu treize années pour que ce complexe soit enfin terminé. «Nous étions les premiers inscrits au projet PIMEMS (ndlr : pour obtenir des subventions cantonales) et les derniers à le réaliser», confie André Allmendinger. Car le projet a débuté en 2004, et ce n’est qu’en 2014 que le permis de construire a été délivré, suite aux différents recours et à un changement de lieu pour établir leur base. «Objectivement, ce n’est pas acceptable d’attendre dix ans avant de pouvoir construire !», ajoute Claude Recordon.
Le calvaire des normes
Outre la lenteur du système, les architectes du bureau BFIK Architecte HES ont dû, pour la première fois, se confronter à d’autres formalités : les normes très précises imposées aux EMS et les exigences de la Fondation Saphir, comme le fait d’avoir une salle de bain dans chacune des 48 chambres individuelles et des quatre doubles. Construit en 18 mois, le bâtiment de sept étages a été subventionné à hauteur de 286 000 francs par lit. «Ce n’est pas luxueux, en fait c’est très peu et nous avons dû constamment rechercher des matériaux pas trop chers», explique Marc Fauchère, qui a mis un point d’honneur à créer une ambiance cosy malgré les multiples contraintes. Et apparemment, c’est un défi réussi : «Je suis très content d’être ici. J’ai une chambre spacieuse et une magnifique vue sur Yverdon», confie Gérard Dovat, ancien conseiller communal de la Capitale du Nord vaudois, qui se réjouissait de rencontrer Pierre-Yves Maillard pour parler politique.