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Projet hydroélectrique contesté

1 octobre 2013

Trois associations se sont réunies pour déposer un recours contre la concession octroyée par l’Etat de Vaud dans le but de réaliser une centrale hydroélectrique à Vuiteboeuf.

Selon les recourants, les frayères des poissons, dont les tuites fario (ci-dessus) seraient menacées par la réalisation du projet en vue.

La décision du Canton de délivrer une concession visant à capter les deux tiers des eaux de l’Arnon a essuyé l’opposition de Pro Natura Vaud, WWF Vaud et la Société vaudoise des pêcheurs en rivière, qui ont déposé un recours auprès du Tribunal fédéral. Selon les trois associations, la réalisation d’une centrale hydroélectrique à Vuiteboeuf, un projet auquel l’Etat de Vaud a donné son feu vert, nuirait à l’attrait touristique, ainsi qu’à la faune et à la flore des gorges de Covatannaz.

«L’Arnon est l’une des dernières rivières du canton ayant un débit naturel. On ne devrait pas y toucher», indique Michel Bongard, secrétaire exécutif de Pro Natura Vaud. D’autant que les retombées énergétiques du projet sont jugées dérisoires : «La production annuelle estimée représenterait moins d’un millième de la consommation d’électricité en une année dans le canton », lit-on dans le communiqué des associations.

Président de la Société vaudoise des pêcheurs en rivières, Guy-Charles Monney ne comprend pas pourquoi une autorisation a été délivrée alors que le site est qualifié de naturel par l’Etat. A l’image de ses alliés, il regrette également qu’aucun plan direteur n’ait été établi pour évaluer la pertinence du projet.

Selon lui, la rétribution à prix coûtant, dont le but est de promouvoir la production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, soutenue par la Confédération, encourage les promoteurs à investir en faisant fi des conséquences négatives sur l’environnement.

Contexte particulier

Chef de la division économie hydraulique du Service des eaux, sols et assainissement du Canton, Philippe Hohl reconnaît que ce dossier, qui implique l’ensemble des collaborateurs de la Direction générale de l’environnement (DGE), est complexe. Il précise que des études très fouillées, avec un degré d’exigence nettement supérieur à la moyenne, ont été entreprises avant que l’accord ne soit donné.

Ludovic Pillonel