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Le rappel d’une décision historique

10 juillet 2017 | Edition N°2034

Yverdon-les-Bains – Une exposition évoque le processus de correction des eaux du Jura, pour son 150e anniversaire. Les conséquences demeurent encore bien visibles dans la région du Nord vaudois.

Avant de devenir un site protégé, la Grande Cariçaie est née de l’intervention humaine sur la nature, lors de la première correction des eaux du Jura. ©Duperrex-a

Avant de devenir un site protégé, la Grande Cariçaie est née de l’intervention humaine sur la nature, lors de la première correction des eaux du Jura.

Installée dans deux containers maritimes, l’exposition itinérante «Régions entreLACées» revient sur le rôle déterminant qu’a joué la correction des eaux du Jura, il y a 150 ans, dans la mutation du paysage de la région des Trois-Lacs. Elle restera à Yverdon-les-Bains jusqu’au 16 juillet.

Entre photos d’époque, vidéos explicatives du processus de régulation du niveau d’eau à l’heure de la technologie numérique, et projection dans un futur encore incertain, l’exposition propose, dans un espace somme toute réduit, une quantité d’angles pour mieux comprendre les implications de la décision parlementaire de 1867, qui reste, encore aujourd’hui, un modèle de collaboration entre l’économie et la politique.

La première correction des eaux du Jura (1867-1891, lire encadré) a montré des effets immédiats et durables. Les deux plus marquants pour le Nord-vaudois se sont dessinés dans la Plaine de l’Orbe, qui s’est alors transformée de marais en terres arables. Elle a aussi été marquée par l’apparition d’une bande de terres sablonneuses, arrachées à la molasse, sur la rive Sud du lac de Neuchâtel. Ces terrains sont aujourd’hui regroupés et protégés sous le nom de Grande Cariçaie.

Exposition «Région entreLACées », jusqu’au 16 juillet, Promenade Auguste-Fallet, Yverdon-les- Bains. Renseignements : www.correction-eaux-jura.ch

 

A l’époque, cinq millions de francs débloqués

 

Les escaliers roulants ont été amenés durant la nuit. S. Laala Au XIXe siècle, alors que les plaines de l’Orbe, de la Broye et du Seeland se voyaient régulièrement inondées, avec comme conséquences la destruction d’habitations et de cultures, le Parlement a débloqué cinq millions de francs en 1867 pour réguler les flux grâce aux canaux de la Thielle, de la Broye, du Hagneck et de Nidau-Büren. Les travaux se sont achevés en 1891. Une deuxième correction, destinée à l’approfondissement et à l’élargissement des canaux, a été entreprise entre 1962 et 1973.

Jean-Philippe Pressl-Wenger