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Renaud de Pury a tourné Hawaii 2.0

26 octobre 2016 | Edition N°1857

Ironman – L’Yverdonnois a, pour la deuxième fois, participé aux Championnats du monde de la spécialité sur l’île américaine. Il a terminé 7e de sa catégorie. Récit.

Courir sous les palmiers peut paraître facile. Renaud de Pury vous dira le contraire. ©DR

Courir sous les palmiers peut paraître facile. Renaud de Pury vous dira le contraire.

L’aventure est trop belle pour n’être vécue qu’une seule fois. Quatre ans après sa première participation à l’Ironman d’Hawaii, l’épreuve qui fait office de Championnats du monde de la spécialité, Renaud de Pury est retourné sur «Big Island». L’Yverdonnois y a, cette fois, emmené son cadet, Hervé. «Les organisateurs étaient surpris de voir deux frères qualifiés la même année, ce n’est pas courant, souligne l’aîné du duo. Pour moi, c’était motivant de l’avoir à mes côtés. On s’y est rendus avec nos deux familles et on a profité de passer une douzaine de jours sur place après la course.» Celle-ci a eu lieu le samedi 8 octobre et, de retour depuis peu, le sportif a conservé tout son aplomb pour la raconter.

Comme toujours très affûté, le néo-président du Tryverdon, qui a préparé l’échéance durant toute une année, a terminé 7e de la catégorie des 50-54 ans. Fort, sachant qu’ils étaient quelque 200 concurrents dans sa classe d’âge. Par ailleurs 284e sur 2316 au scratch, il a bouclé le parcours (3,8 km de natation, 180 km à vélo et 42,95 km de course à pied) en 9h43. Trois minutes de plus que lors de sa première expérience -mais avec quatre printemps de plus au compteur-, et dix minutes plus vite que son frère, 28e des 45- 49 ans. «J’ai réalisé une bonne course, avec un chrono qui correspond à ce que je pouvais espérer, mais j’aurais souhaité finir dans le top 5», reconnaît Renaud de Pury. Le triathlète, qui a bien progressé en natation, son ancien point faible, a commis deux petites erreurs (un ravitaillement manqué et une transition pas terrible) durant la course.

Surtout, vers le 30e kilomètre du marathon, il a souffert de vertiges, symptôme d’un coup de chaleur. «J’ai dû marcher durant deux ou trois minutes, le temps de rejoindre un ravitaillement, afin de me refroidir et repartir.» Sans cela, il aurait peut-être pu grignoter ces deux places.

Chaleur étouffante

Si, sur la carte, le parcours hawaiien paraît assez abordable, sur place, dans la moiteur insulaire, les choses sont bien différentes. «A vélo, il y a de longs faux-plats avec, par portions, beaucoup de vent. Et il y a la chaleur. L’île est proche de l’équateur, alors le soleil tape et, au milieu des champs de lave noire, c’est étouffant», narre Renaud de Pury, pour souligner la difficulté de l’épreuve. Arrivé sur l’île du Pacifique une semaine avant le départ, il n’a pas eu suffisamment de temps pour s’acclimater parfaitement. «Le climat local reste compliqué à gérer pour un petit Suisse, poursuit-il. La prochaine fois, je tâcherai de me rendre sur place plus tôt encore.»

Perfectionniste, le jeune quinquagénaire a réalisé une performance digne d’éloges, face à une concurrence qui n’a nul pareil le reste de la saison en Ironman. «Il s’agit des finales. Tout le monde est qualifié, bien préparé et arrive le couteau entre les dents, dépeint le Nord-Vaudois. Il y règne un état d’esprit de performance et une atmosphère très compétitive particuliers à l’épreuve. Et c’est aussi le piège. Certains vont trop loin et explosent lors du marathon.»

Heureux comme un ado, Renaud de Pury a acquis de nouveaux grands moments à ranger dans sa boîte à souvenirs, grâce à sa passion dévorante pour l’effort. «Pouvoir vivre cela en famille reste un moment d’émotion unique», lance-t-il, en guise de conclusion.

Manuel Gremion