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Rénover un réseau d’eau pour diluer les frais d’entretien

6 août 2019 | Edition N°2553

Nord vaudois – Six communes de la région s’apprêtent à investir plusieurs millions de francs pour moderniser les installations de la source Mercier qui alimente la population depuis cinquante ans.

Dans une grotte artificielle aux Clées, à quatre mètres de profondeur, une eau transparente remonte des entrailles de la terre. C’est la source Mercier, une «eau parfaite», selon Joël Petermann, président du comité directeur de l’Association intercommunale d’amenée d’eau de la source Mercier (AISM). Et c’est depuis ce repaire niché sous le plancher des vaches que l’or bleu est canalisé afin d’alimenter plusieurs localités nord-vaudoises. En effet, depuis cinquante ans, les communes de L’Abergement, de Bretonnières, des Clées, de Lignerolle, de Premier et de Sergey se sont associées pour récupérer ce précieux liquide et fournir la population en eau potable, ainsi que les pompiers en cas d’incendie. «Les habitants de nos villages n’ont plus à se soucier de l’économiser», assure-t-il.

Mais depuis la construction de ces installations, de l’eau a effectivement coulé sous les ponts. Et désormais il est temps de rénover les infrastructures vieillissantes. L’AISM est donc en train d’établir un plan d’action pour ces dix prochaines années. Pour cela, les statuts de l’association ont été modifiés cet hiver, histoire «de faire un petit lifting des textes et d’augmenter le plafond d’endettement d’un à six millions de francs», assure Joël Petermann. Et de préciser: «C’est sûr que le coût des travaux ne sera pas le même que si on les avait faits à l’époque, mais le but final est de ne jamais atteindre ces six millions de francs. On préfère demander plus pour éviter de devoir augmenter ce plafond à chaque étape du projet.» Ces changements ont été validés par l’organe délibérant de chacune des six communes de l’AISM et, en juin dernier, par le Canton.

Première étape à l’horizon 2020

Il s’agira tout d’abord de rénover et mettre aux normes le réseau de l’AISM. Tandis que les conduites menant l’eau à L’Abergement seront agrandies pour augmenter le débit à la sortie, le gros morceau de cette modernisation aura lieu sur le réservoir de Lignerolle qui sera détruit pour être remplacé par un autre, deux fois plus grand. Cette première étape, estimée à 1,6 million de francs, permettra d’abandonner plusieurs petits réservoirs communaux. «Si tout va bien, nous pensons pouvoir commencer les travaux fin 2020», espère Joël Petermann.

Les étapes suivantes pousseront l’AISM à réfléchir à un concept plus global qui prendrait en compte les autres réseaux communaux, également vieillissants. «L’état ne veut plus qu’une commune développe son réseau d’eau dans son coin. Il veut qu’on mette en commun les ressources et les réserves, et que chaque localité ait au moins deux sources d’alimentation en eau potable au cas où l’une serait polluée, explique-t-il. On s’est posés beaucoup de questions au sein de l’AISM. Dans l’immédiat, on ne va rien changer. Mais il y a des discussions en cours pour les étapes suivantes.» En somme, le Canton privilégie la création d’un vaste réseau intercommunal plutôt qu’une multitude de petites structures.

Augmentation du prix de l’eau

«Les besoins en eau ont augmenté, notamment pour respecter les normes en défense incendie», confie Joël Petermann. L’habitant de la Russille ne cache pas que les investissements prévus par l’AISM vont faire grimper  le prix de l’eau pour les villages membres. «Selon nos statuts, chaque commune fixe son prix. Celui-ci dépend des investissements réalisés. Actuellement, les réservoirs sont amortis, donc les tarifs sont bas. Quoiqu’on fasse, ils augmenteront. Mais ils monteront moins si c’est l’AISM qui remet les installations aux normes que si chaque commune  investit seule», tempère-t-il.

Muriel Ambühl