Jérémy Manière est de retour sur les terrains de foot, après plus d’une année sans compétition. Le défenseur vallorbier du Lausanne-Sport a passé la préparation hivernale sans pépin et se réjouit que le championnat reprenne, bien que son avenir ne soit pas encore tout à fait clair.
Stoppé dans son élan en décembre 2017, alors que le Lausanne-Sport militait encore en Super League, Jérémy Manière s’apprête enfin à retrouver les terrains en compétition officielle. Une greffe de cartilage à son genou droit plus tard, le Vallorbier de 27 ans est presque comme neuf, prêt à se battre pour une place en défense. A la Pontaise ou ailleurs.
Jérémy, quelles sont les sensations après une si longue période sans ballon?
J’ai repris l’entraînement avec l’équipe début décembre déjà. On y est allés progressivement, mais cela fait finalement presque deux mois que je rejoue. Tout se passe bien. J’ai pris le temps de bien récupérer. Je me sentais déjà pas trop mal en automne, mais cela n’avait pas de sens de précipiter les choses. J’ai bien fait, car les sensations ont été bonnes dès les premières séances.
Avez-vous pu réaliser la préparation hivernale dans des conditions normales?
Je n’ai pas raté un seul entraînement depuis la reprise, début janvier. C’est la preuve que je suis en santé. Cela dit, j’accorde beaucoup d’importance aux soins. Cela signifie me rendre un peu plus tôt aux entraînements pour bien m’échauffer, puis prendre du temps après chaque séance pour mon corps. Pour que je puisse durer. Les tests physiques de reprise ont d’ailleurs été bons, puisque je faisais partie des cinq meilleurs du contingent.
Le temps a parfois dû paraître long, depuis le mois décembre 2017…
Les moments les plus pénibles à passer ont été juste après l’opération, quand je ne pouvais rien faire. J’ai presque passé trois mois avec des béquilles. Il a ensuite fallu remuscler ma cuisse, où je n’avais plus que la peau sur les os. Mais j’aime bien bosser et j’ai finalement apprécié cette période de rééducation. Ce qui est sûr, c’est que cet épisode va me marquer. A présent, il est temps pour moi de reprendre le fil de ma carrière. J’ai l’impression d’avoir plus à donner que ce que j’ai pu accomplir jusqu’à présent, par exemple en m’installant durablement en Super League. Je ressens un peu de frustration par rapport à cela et j’aimerais aller gratter un peu plus, franchir un cap.
Comment se sont passés les matches amicaux pour vous?
J’ai à chaque fois joué entre trente et quarante-cinq minutes. Comme je ne m’étais pas blessé dans un choc, je n’ai pas connu la moindre appréhension au moment des duels. Je me suis trouvé serein et ai pris gentiment le rythme, sachant que l’entraîneur a préparé son équipe avant tout avec les joueurs dont il était certain de bénéficier à la reprise, car il faut rappeler que Lausanne n’a plus qu’une licence à attribuer et qu’il n’est pas garanti qu’elle soit pour moi. Il n’est donc pas certain que je reste au LS. Plusieurs cas de figure sont possibles, comme l’éventualité qu’un attaquant soit enrôlé et que la licence ne me soit du coup pas destinée, ou alors la possibilité que je décide, peu importe ma situation, de m’en aller. Je devrais être fixé d’ici la fin de semaine. Dans tous les cas, dans ces conditions, il est évident que si je reste, je ne pars pas titulaire. Ce sera à moi de gagner ma place mais, avec tout le respect que j’ai pour mes coéquipiers, la concurrence ne me fait pas peur.
Justement, courant janvier, le Blick a annoncé que vous faisiez partie des éléments qui devraient quitter la Pontaise durant l’hiver…
J’ai d’abord vu mon nom circuler sur les réseaux sociaux. Je trouvais cela étonnant, puisque cela ne semblait pas cohérent avec les discussions que j’avais pu avoir avec le staff. Le lendemain matin, Giorgio Contini est tout de suite venu me parler pour m’assurer que je n’étais pas concerné et que l’information était fausse. J’ai été vite rassuré par la direction, ce que j’ai apprécié. A présent, demeurent tout de même beaucoup d’interrogations et je me réjouis que mon futur s’éclaircisse.
En tant qu’observateur privilégié, qu’avez-vous pensé de la première partie de saison du LS?
Ça a ressemblé un peu aux montagnes russes. Je dirais qu’il y a eu trois phases: une première où l’équipe n’a pas forcément toujours bien joué, mais s’est révélée très efficace, ce qui a permis de prendre une petite marge d’avance sur le peloton; puis il y a ensuite eu un gros passage à vide, qui s’est avéré inquiétant tant sur le plan du jeu que celui des résultats; finalement, les cartes ont été redistribuées, le système a évolué et cela a permis de redynamiser l’équipe, qui a bouclé le tour avec deux nuls et deux victoires contre des adversaires de valeur. C’est sur cela qu’il faut s’appuyer pour repartir.
Tout comme sur la préparation, qui pousse à l’optimisme.
Les performances ont été bonnes et les résultats aussi, c’est vrai. Cela dit, je peine à accorder trop d’importance à la préparation, car si on commence mal contre Kriens, cela n’aura eu aucun effet. J’ai d’ailleurs déjà connu ce genre de scénario, comme l’inverse.
Les Lausannois croient encore à un retour
Distancé de sept points par Servette à la pause, Lausanne-Sport peut-il encore viser la première place? Dans la bouche de Jérémy Manière, la réponse est positive. «Mais on est tout à fait conscients du retard assez conséquent que l’on a, que Servette marche fort, ainsi que du fait que l’équipe est parfaitement rodée. Cela dit, on doit avant tout viser la première place. Après six ou sept matches, on verra bien si cela est toujours réalisable ou s’il faut revoir nos ambitions.»