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Route de contournement : un vote essentiel
©Michel Duperrex-a

Route de contournement : un vote essentiel

5 décembre 2016 | Edition N°1885

Yverdon-les-Bains – Le crédit d’investissement pour la route devant permettre de décongestionner certaines rues du centre a suscité un vif débat entre la gauche et la droite, lors de la séance du Conseil communal de jeudi.

La majorité du Conseil communal a voté en faveur du tronçon. ©Michel Duperrex-a

La majorité du Conseil communal a voté en faveur du tronçon.

L’aménagement de la route de contournement a suscité un vif débat lors du Conseil communal, jeudi dernier. Les Socialistes et les Verts ont partagé leur incompréhension face au préavis proposé, alors que l’UDC et le PLR, majoritaires, ont validé le crédit d’investissement.

«Si j’étais taquin, je dirais que tout ce que la route de contournement contourne, c’est le volonté populaire», a expliqué le socialiste Julien Wicki. «La population a commandé une route de contournement à 15 millions et on lui sert une pénétrante à 32 millions, c’est quand même un petit peu fort le café», estimait sa collègue Natacha Ribeaud Eddahbi. L’un après l’autre, les conseillers communaux de gauche ont pris la parole pour faire part de leur mécontentement. Après environ une heure de débat, la majorité a voté en faveur du projet d’aménagement du tronçon avenue des Trois-Lacs – Graveline, au sud d’Yverdon, pour un coût brut de 32, 240 millions de francs.

«Ce n’est que la pointe de l’iceberg, exprimait Natacha Ribeaud Eddahbi. D’autres mesures d’accompagnement, non chiffrées et non présentées, devront être prises», relevait la présidente du PS yverdonnois. «Nous ne nous opposons ni au projet ni à la volonté populaire, mais à ce préavis qui est incomplet», précisait Fanny Spichiger, au nom des Verts.

Un prix qui se justifie

«Il faut comparer ce qui est comparable», répondait la conseillère communale PLR Anne Gillardin Graf, qui précisait que le texte prévoyait un tronçon de 450 mètres entre Y-Parc et Graveline, avec un passage sous les voies ferroviaires. Des spécialistes des instances cantonales et fédérales, ainsi qu’un bureau technique, avaient confirmé l’estimation du montant de 15 millions.

Or, le projet, revu par la Municipalité, va au-delà de l’initiative. Il s’étend sur un kilomètre et il prévoit, notamment, des aménagements supplémentaires sur les réseaux perpendiculaires (Roseyres, Pierre-de-Savoie et Graveline), ainsi que la construction d’un mur phonoabsorbant, de noues (fosses d’évacuation des eaux) et d’une place à Pierre-de-Savoie. Et il prend aussi en compte le coût des études pour les secteurs sud et ouest. «Il n’y a donc pas eu de tromperie», concluait Anne Gillardin Graf.

L’origine du projet Suite à l’initiative «Stop aux bouchons», acceptée par le peuple le 25 novembre 2012, la Municipalité yverdonnoise doit réaliser une route de contournement au sud-ouest de la ville, limitée à 50 km/h. Cette artère, d’une longueur totale d’environ 3.5 km, est répartie en trois secteurs : sud, centre et ouest. Cette route permettra notamment de favoriser la mobilité douce en créant notamment des pistes cyclables séparées du trafic routier et de réduire celui-ci de plusieurs milliers de véhicules par jour à l’avenue des Bains par exemple. Les premiers travaux seront effectués entre l’avenue des Découvertes et la rue Roger-de-Guimps, afin de soulager le trafic à la rue du Midi, soit environ un kilomètre.

Budget validé pour le Collège des Rives et l’extension de la caserne
Un crédit record en faveur de la scolarité yverdonnoise

«Je suis devenu le président le plus coûteux», annonçait, avec humour, Stéphane Balet, qui dirigeait ce Conseil communal. Et pour cause, l’assemblée a aussi validé un crédit de 62 millions de francs pour la construction du Collège secondaire des Rives du Lac et l’extension de la Caserne des pompiers, sur le site des Anciens Arsenaux. «Un montant historique», qualifiait Maximilien Bernhard, PLR.

Avec ce feu vert, la première réalisation concrète du projet de requalification urbaine «Gare-Lac» pourra se mettre en marche dès janvier 2017. Les 35 classes, la salle de gymnastique et le réfectoire ainsi créés devraient être prêts pour la rentrée 2019. Ce projet permettra également au Service défense incendie et secours du Nord vaudois (SDIS) et à la Police Nord Vaudois de bénéficier de locaux plus spacieux.

Le poids de la culture

Sur le fond, l’assemblée était favorables au fait d’accorder un tel crédit pour ce projet. Mais un point a suscité de nombreuses interrogations : le pourcent culturel. Depuis 2012, le règlement communal prévoit qu’en cas de construction ou de rénovation budgétée à plus de 500 000 francs, un pourcent du crédit doit être attribué à l’intégration d’œuvres d’art. Avec ce projet sur l’emplacement des Anciens Arsenaux, un demi million a été prévu pour le promouvoir l’art. Un chiffre qui a fait réagir les conseillers communaux. Très vite, la Municipalité a compris que cette norme était en danger. Un exposé, en image, des différentes œuvres réalisées grâce à ce pourcentage culturel a été présenté, à la surprise de l’assemblée. Ce qui n’a pas empêché la proposition d’un amendement visant la suppression de ce montant, lequel n’a pas été accepté.

Augmentation de la dette

La Municipalité a toutefois relevé l’exagération du résultat de ce pourcent culturel : «Nous avons été effarés par le montant que cela donnait avec un crédit aussi important et il faudra s’interroger sur son devenir. Nous allons plancher très rapidement sur un règlement d’application», soulignait Gloria Capt, municipale.

D’ici à la fin de l’année, l’endettement de la Ville s’élèvera à plus de 191 millions francs. Et, en autorisant, jeudi soir, des dépenses d’un total de 94 millions de francs, réparties sur une période de trois ans (jusqu’en 2019), la Commune va devoir emprunter davantage. Or, le seuil maximal d’endettement est de 263 millions. Ainsi, pour pouvoir réaliser ces projets, les conseillers communaux ont également dû accepter de porter le plafond d’endettement à 328 millions de francs pour la législature 2016-2021. «C’était un vote absolument nécessaire», selon Stéphane Balet.

Christelle Maillard