Septante ans de bonheur conjugal
29 janvier 2014Le couple Dyens, de Concise, peut se targuer de fêter ses noces de platine aujourd’hui. Malgré leur âge avancé, les deux amoureux cultivent au quotidien une lucidité et un sens de l’humour qui font leur charme.
A une époque où les unions matrimoniales ne s’inscrivent plus nécessairement dans la durée, l’exemple de Marcelle et Etienne Dyens a de quoi mettre du baume au coeur des sceptiques. Âgés de 90, respectivement 94 ans, les deux tourtereaux réalisent aujourd’hui une sacrée performance : septante ans de mariage. «Septante ans de bonheur avec des éclairs et des coups de tonnerre», commente Marcelle, l’oeil rieur.
Sa bonne humeur et son humour valent le déplacement, tout comme l’évocation de la rencontre de l’homme de sa vie. «Nous avons fait connaissance en gardant la truie de ma belle-soeur lors d’un baptême A pied aux Prises de Provence Tombée sous le charme, Marcelle n’en a pas pour autant perdu le nord. S’il voulait avoir sa main, Etienne allait devoir venir la chercher à pied, aux Prises de Provence, à un peu plus de 900 mètres d’altitude depuis le village de Concise. Et au petit matin, afin de pouvoir prendre le bus de 8h pour redescendre en plaine.
Viticulteurs de père en fils, les Dyens ont travaillé dans leur petite exploitation, dont le pendant actuel est le domaine de Saint- Agnan, géré par l’un des petits-fils. Les week-end du couple jubilaire étaient rythmés par les concours hippiques, dans lesquels leur fils aîné excellait, comme en témoignent les trente-six premiers prix obtenus entre 1965 et 1969.
«On recevait le programme du dimanche le vendredi à midi. Je le cachais pour qu’il dîne», avoue Marcelle. Hormis Bernard, qui fêtera ses 70 ans cette année, le couple Dyens a deux autres enfants, Yolande (67 ans) et Reynald (65 ans), sept petits enfants et quatre arrière-petits enfants. La famille se réunira samedi à Provence pour fêter les noces de platine du couple, avec de la langue au menu. «On n’est pas riche, mais on a bien vécu», indique celle qui se fait appeler «vieille grand-maman» par les représentants juvéniles de la fratrie Dyens. Et qui, prise d’insomnie, repassait hier matin à 2h.