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Shadya Goumaz, la chance d’une vie
©Michel Duvoisin

Shadya Goumaz, la chance d’une vie

15 janvier 2018
Edition N°2163

Handball – L’arrière yverdonnoise a mis le cap, hier, sur l’Islande. Pays où elle évoluera au sein d’une équipe qui joue le titre national. Une sacrée aventure l’attend.

Shadaya Goumaz a déjà prévu une grosse veste d’hiver pour se rendre en Islande. Le club yverdonnois l’a félicitée, vendredi dernier, alors qu’elle assistait au match de ses ex-coéquipières contre Stans. ©Michel Duvoisin

Shadaya Goumaz a déjà prévu une grosse veste d’hiver pour se rendre en Islande. Le club yverdonnois l’a félicitée, vendredi dernier, alors qu’elle assistait au match de ses ex-coéquipières contre Stans.

Shadya Goumaz a fait ses adieux à son équipe d’Yverdon-Crissier, vendredi dernier. Celle dont l’arrière, figure emblématique et meilleure buteuse depuis des années et les débuts de l’aventure en 2e ligue (1742 buts pour l’USY depuis 2005, en M15), a accompagné toute la progression jusqu’à la SPL2. L’Yverdonnoise se jette dans l’inconnu, direction l’Islande, pays de football et de handball, où elle va désormais évoluer. Elle s’est envolée hier pour Reykjavik, avant de rejoindre les îles Vestmann, où elle va passer la prochaine année et demie. Comme ils le crient là-bas : huh !

 

Shadya, comment est arrivée cette incroyable opportunité ?

Je souhaitais tenter ma chance à l’étranger à la fin de la saison en cours. Zoltan Majeri (ndlr : l’ex-entraîneur du club yverdonnois) a envoyé mon CV à plusieurs équipes. Au final, celle des îles Vestmann, IBV, a été la première à me contacter. Je me suis rendue en décembre en Islande pour un test, qui s’est avéré concluant. Au retour, tout était clair à mes yeux. J’avais une promesse orale, mais je voulais encore la voir par écrit, et j’ai reçu mon contrat en fin d’année.

 

Avez-vous hésité à vous engager si loin ?

Non, car si je n’acceptais pas le challenge, j’allais le regretter. A 25 ans, c’était le dernier moment pour moi. J’ai aussi eu quelques contacts en SPL1 suisse, mais ça ne m’intéressait pas.

 

Quels sont les termes de votre nouveau contrat ?

Je serai salariée du club, en tant que joueuse, pour une saison et demie. Il y a, toutefois, possibilité d’écourter mon bail si cela ne se passe pas bien. Je prévois également de travailler entre quatre et cinq heures par jour, je ne sais pas encore dans quel domaine (ndlr : en Suisse, elle était employée de commerce), afin de m’occuper. Je serai logée et je vais suivre des cours d’islandais. Enfin, il est possible qu’avec le temps, une fois que je maîtriserai un peu la langue, je devienne coach pour les jeunes au sein du club.

 

Connaissiez-vous l’Islande ?

Non. J’ai découvert le pays lorsque je suis allée faire mon essai.

 

Et quels sont vos sentiments au moment de vous en aller ?

Je suis super excitée, même s’il est vrai qu’il y a un peu d’appréhension. Je pars dans l’inconnu et c’est la première fois que je quitte mon domicile ainsi. C’est un beau challenge, et je vais tout donner pour le réussir. A ce qu’on m’a dit, l’équipe n’a pas fêté de titre national depuis une dizaine d’années et, cette saison, elle est dans la course (ndlr : IBV est actuellement 4e) pour le sacre. Si je peux aider à le décrocher, ce serait quand même sympa !

 

Quels arguments ont convaincu l’équipe de vous engager ?

IBV a perdu une joueuse, partie pour des études, et cherchait absolument une arrière. Le style de jeu correspond au mien, rapide, avec beaucoup d’un contre un.

 

Et que savez-vous du handball islandais ?

De ce que j’ai pu voir et comprendre, c’est le sport national après le foot. Une chaîne retransmet, d’ailleurs, les matches à la TV. Et puis, en rentrant à l’aéroport, dans le taxi, on a discuté avec le chauffeur. Il était tout heureux de parler de handball. J’ai senti que les Islandais aiment vraiment ce sport.

 

Le départ de Zoltan Majeri d’Yverdon a-t-il joué un rôle dans votre décision ?

Oui et non. Oui, dans le sens où je m’en vais à mi-saison, même si ça m’embête pour mes coéquipières. Non, car je serais de toute façon partie en fin de championnat. Me rendre à l’étranger était l’unique façon de pouvoir tenter de vivre du handball.

 

Qu’avez-vous dit à vos désormais ex-coéquipières, au moment de votre départ ?

Elle vivent une période pas évidente, avec les changements. Mais je leur ai dit qu’elles doivent croire en elles, comme elles ont cru en moi. Si elles se serrent les coudes, qu’elles jouent sur leurs points forts, alors elle pourront se battre pour la promotion.

 

Volcans et macareux

 

L’océan Atlantique nord, la pêche, un port, un petit aéroport, des paysages à couper le souffle, des volcans -une éruption avait nécessité l’évacuation de la population en 1973-, environ 4500 habitants et… une immense colonie de dix millions de macareux moines, ces oiseaux si mignons : les îles Vestmann constituent un petit archipel situé à 7 km de la côte méridionale de l’Islande. Heimaey, 13,4 km2, en est l’unique île habitée. Oh oui, Shadya Goumaz sera dépaysée dans ses nouvelles pénates.

L’Yverdonnoise rejoint le club multisports ÍflróttaBandalag Vestmannaeyja, plus connu sous l’acronyme IBV. Son équipe masculine de football a remporté le championnat à trois reprises et la coupe cinq fois, dont en 2017. La section handball marche également très bien. Dans l’effectif de la formation de première division féminine, Shadya Goumaz rejoint deux autres expatriées : une Espagnole et une Lituanienne.

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