C’était le grand jour pour Emmanuelle Reymond et Pierre Dormal. Le 27 mars, les deux nouveaux gardiens ouvraient enfin au public le projet sur lequel ils travaillent sept jour sur sept depuis plusieurs mois: la remise en état du camping du Pécos, où ils ont logé la saison dernière comme touristes. Marc Waldispuehl, président du CCY, en est certain: le couple est une perle rare pour le site. Fourmillant d’idées, ils ont déjà apporté leur touche à différents éléments. «Avant, on était accueillis par cinq autocollants Stop», illustre Pierre Dormal. «A l’entrée, le numéro du camping était écrit à la bombe, comme un tag. On a voulu remettre de la couleur, donner envie aux gens de venir ici», continue-t-il en montrant la nouvelle enseigne «Pécos», constituée de lettres trouvées en brocante notamment.
L’accueil sera la clé pour attirer les touristes, un point fondamental à la survie du camping. Lors de la dernière saison, le peu d’espace dédié aux visiteurs de passage était l’un des problèmes qui opposait la Municipalité de Grandson au camping. «Nous avons la même vision avec la Municipalité, rassure Marc Waldispuehl. Nous voulons augmenter le passage. La vingtaine de personnes qui sont parties en fin d’année passée nous a permis d’aérer quelque peu ce camping et ainsi permettre à une partie de nos campeurs d’avoir des places plus agréables. Les discussions avec la Municipalité sont positives et constructives. Je suis donc confiant pour le futur du camping du Pécos.»
Et pour devenir plus touristique, le camping devra notamment séduire les cyclistes. Ça tombe bien, Pierre Dormal travaillait justement de la branche. C’est d’ailleurs par le biais de son ancienne activité qu’il a décroché le poste de gardien du camping, avec sa compagne. Car c’est en réfléchissant à l’installation d’une borne de recharge pour les vélos électriques que Marc Waldispuehl a demandé au couple de candidater pour le poste. «L’année passée, le camping ne vendait pas du rêve. Mais on a vu son potentiel et on est des créatifs. On aime bien apporter notre touche», explique Emmanuelle Reymond. Le changement le plus significatif sera sûrement la création d’une petite épicerie locale, actuellement encore à l’enquête. «C’est vraiment un service indispensable dans un camping en 2021, estime le couple. Si on se donne à fond, c’est parce que notre travail touchera 500 personnes. Et ce n’est pas parce qu’on s’offre des vacances à un prix modeste qu’on n’a pas le droit de passer une chouette saison.»
Et les quelques campeurs déjà arrivés abondent: «Les haies sont taillées, les toilettes sont propres… ça s’engage bien», résume Véronique Perrenoud, campeuse depuis plus de vingt ans à Grandson. «Le feeling est bien passé, surtout qu’on jouait déjà à la pétanque avec Pierre l’année passée. De toute façon, vu comme c’était avant, cette année ne pourra être que positive!», conclut l’habituée du Pécos avant de se remettre, espérons-le, au premier d’une longue série d’apéros.