Yverdon-les-Bains – Basée à Y-parc, la filiale suisse de Schott, spécialisée dans la production de verres optiques spéciaux haut de gamme, fête ses 50 ans.
«Si vous avez une voiture, je suis à 98% sûr que vous utilisez l’un de nos produits, parce que la plupart des déclencheurs d’airbags sont produits par le groupe Schott», révèle Christophe Baur, directeur de la filiale yverdonnoise, qui célèbre ses 50 ans cette année. Depuis un demi-siècle, la société travaille, façonne et révolutionne le traitement des verres optiques. Au fil des années, elle a étendu ses secteurs d’activité et elle fournit, aujourd’hui, des pièces semi-finies qui trouvent application dans les domaines aéronautique et pharmaceutique, ainsi que dans les industries horlogère et spatiale.
Un démarrage dans le garage
Avec une surface de production avoisinant les 9 000 m2, 48 millions de francs de chiffre d’affaires et quelque 220 collaborateurs, le site nord-vaudois du groupe allemand Schott S.A. n’a plus rien à voir avec l’affaire familiale lancée en 1968. «Je me rappelle qu’au départ, on était trois à travailler dans le sous-sol d’Eric Guinchard, à la rue des Condémines», raconte Jean-Luc Wulliamoz, ancien directeur de la filiale et beau-fils du fondateur. Car c’est au bien au cœur de la Cité thermale que l’histoire de la compagnie a démarré. Agé de 40 ans et fort d’une expérience dans plusieurs grandes entreprises de la région – dont Paillard –, Eric Guinchard a lancé Guinchard Verre Optique. «Il était convaincu qu’il y avait un marché pour des composants semi-finis destinés à l’optique industrielle, poursuit Jean-Luc Wulliamoz. Il a donc acheté une grosse machine à tronçonner le verre qu’il a installée dans son garage, à la rue des Condémines. L’idée était d’avoir du stock pour réduire les délais d’attente des industries.»

Jean-Luc Wulliamoz (à g.), ancien directeur de la filiale yverdonnoise Schott, et Christophe Baur, actuel directeur, ont fêté le jubilé de la société cet été. © Michel Duperrex
La petite équipe s’est ensuite étoffée et, avec elle, de nouvelles compétences se sont ajoutées, pour aboutir aujourd’hui à placer ses produits notamment dans des applications spatiales. Lorsque Guinchard Verre Optique a été racheté par Schott en 2001, Christophe Baur a apporté sa pierre à l’édifice en fixant une stratégie et en améliorant les processus et la profitabilité. «Notre chance, c’est que la transition avec le groupe Schott s’est faite en douceur, sur cinq ans. Grâce à ça, on a réussi à garder l’esprit de la petite entreprise familiale au sein d’un grand groupe», conclut l’actuel directeur.