Un lifting monumental pour le Château de Grandson

L’édifice surplombant le lac de Neuchâtel fait l’objet de travaux colossaux impliquant de nombreux corps de métiers. L’intervention contribuera à revaloriser le site, en libérant, notamment, un espace d’exposition d’une surface de 600 m2 dans son corps de logis sud.

Les combles du corps de logis sud du Château de Grandson vont s’ouvrir au public, complétant l’itinéraire du chemin de ronde.

Initié fin 2012, le chantier du Château de Grandson bat son plein, mettant une pléthore d’experts de différents domaines au chevet du monument historique. «C’est une très belle aventure, passionnante et didactique, avec de nombreux intervenants», s’enthousiasme l’architecte Dominique Montavon. Les travaux, dont l’enjeu principal consiste à «transformer un objet du patrimoine en l’adaptant à des usages contemporains », sont actuellement concentrés sur le corps de logis sud du Château, qui fait face au lac. «La façade a déjà été rafraîchie et la toiture est en train de l’être. Les charpentiers sont très représentés sur les lieux en ce moment», observe Dominique Montavon.

Ces ouvriers s’apprêtent à fixer 16 000 vis de 30 centimètres de long.

La visite commence par le grand cellier, à savoir les anciennes caves de l’édifice. L’endroit qui hébergeait notamment des pièces du musée des voitures anciennes va être transformé en espace d’accueil, dans lequel se trouvera l’une des entrées au Château. La surface revalorisée comprendra des sanitaires, mais aussi, et surtout, un ascenseur. Cet élément clé du lifting monumental donnera accès aux six niveaux du corps de logis sud aux personnes à mobilité réduite. Il jouera aussi le rôle de monte-charge à l’attention des traiteurs lors d’événements ponctuels comme la Saint-Valentin fraîchement organisée dans les appartements privés.

Les murs du Château de Grandson sont couverts de couches de diverses époques.

«Monsieur Stefanini, le propriétaire de la fondation à laquelle appartient le Château, aimerait voir l’ascenseur opérationnel pour son anniversaire, en août de cette année», révèle Dominique Montavon. En attendant, un échafaudage amène au premier niveau, abritant les appartements privés, dont le balcon va être consolidé. Subdivisé en quatre pièces, deux étaient réservées au dépôt de matériel, le niveau deux est aménagé en un espace unique, où les visiteurs pourront découvrir l’exposition permanente. L’intervention sur ce niveau, qui contenait la chambre de Bruno Stefanini, n’avait pas été prévue initialement. Dominique Montavon montre, sur l’un des murs de cet étage, le «mille-feuilles» que constitue le Château de Grandson.

L’architecte Dominique Montavon est au coeur de ce projet de grande ampleur.

Une succession de couches superposées qui place les collaborateurs du chantier devant un dilemme : «Faut-il garder la dernière ou une, plus ancienne, de l’intérieur ? Beaucoup de choses se décident sur place », souligne l’architecte. Dans la majorité des cas, les intervenants cherchent à trouver un compromis entre la préservation de composantes historiques et l’adaptation du site aux exigences contemporaines, à l’image des poutres du Xve siècle, dont une partie sera coupée pour l’ascenseur. Les deux derniers niveaux concentrent le gros de l’activité ouvrière. Au niveau quatre, qui représente, avec l’étage inférieur, la surface de 600m2 gagnée pour la mise en place d’expositions temporaires, des travailleurs entreprennent de fixer des vis dans le but de lier les poutres aux solives, alors que, sous les combles, d’autres employés dégagent le toit de ses tuiles. Cet espace permettra, nouvelle plus-value, de suivre le chemin de ronde tout autour du Château.