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Un livre témoin de la restauration

16 juillet 2014

Une publication de quelque 200 pages dévoile les découvertes et l’esprit dans lequel les travaux de restauration de l’Abbatiale de Romainmôtier ont été entrepris de 1991 à 2001.

Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti, historiens d’art ayant dirigé l’équpe de rédaction pluridisciplinaire de Romainmôtier restaurée.

Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti, historiens d’art ayant dirigé l’équpe de rédaction pluridisciplinaire de Romainmôtier restaurée.

Historiens, archéologues et architectes auraient bien aimé avoir entre leurs mains un livre qui résume les travaux de restauration de l’Abbatiale de Romainmôtier, conduits par l’archéologue cantonal Albert Naef au début du Xxe siècle.

A l’époque, l’ordinateur n’existait pas. L’aventure et le résultat de fouilles archéologiques ont donc été consignés dans une trentaine de volumes qu’il a fallu consulter.

«Le travail de l’équipe d’Albert Naef, de 1899 à 1915, a été remarquable, mais un ouvrage comme «Romainmôtier restaurée », publié en coédition par la Société d’histoire de la Suisse romande et les Cahiers d’archéologie romande, nous aurait facilité la tâche, relève Brigitte Pradervand, historienne de l’art qui a dirigé, avec son collègue Nicolas Schätti, l’équipe pluridisciplinaire de neuf auteurs qui a participé à la rédaction de l’ouvrage.

Ce livre se veut un témoin du patrimoine fruit de dix ans d’étude et de choix drastiques. Il représente un investissement de quelque 60 000 francs.

«Romainmôtier restaurée» est le premier ouvrage de l’art entièrement consacré à l’architecture de ce site clunisien. Il passe l’édifice au peigne fin et donne une vision approfondie de son évolution de l’an mille à nos jours. «Ce travail apporte des confirmations et des précisions sur l’histoire connue de l’abbatiale. Il actualise les découvertes du début du Xxe siècle», relève Michel Gaudard, président de la Fédération européenne des sites clunisiens, qui a suivi la restauration de l’église en tant que syndic de Romainmôtier.

Analyse sans précédent

«Avec le livre d’histoire basé sur les documents sortis de presse en 2001, la publication en préparation des Cahiers d’archéologie romande de Peter Eggenberger, qui s’appuie sur les résultats des fouilles archéologiques les plus récentes, et le livre Romainmôtier restaurée, nous procéderons à une approche complète de l’histoire du site, selon les exigences actuelles de la discipline », relève Fabrice De Icco, syndic du bourg médiéval et historien de formation. Pour lui, l’ouvrage de l’équipe de Brigitte Pradervand et Nicolas Schätti est une analyse sans précédent de l’aspect architectural de l’abbatiale.

Les moyens d’investigation modernes ont permis de mieux mettre en évidence la richesse des fresques murales et révélé l’influence de deux incendies à la fin du XIIIe siècle sur l’évolution de l’église. Des événements dont l’origine n’a pas pu être déterminée. Mais, survenus durant une période de troubles pour le couvent, selon Yann Dahhoui dans «Romainmôtier Histoire de l’abbaye».

Pierre Blanchard