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Un premier ticket pour La Petite Épicerie
Bavois, 30 octobre 2018. La Petite Epicerie, Steven Oulevay conseilleune cliente Lara Rosat. © Michel Duperrex

Un premier ticket pour La Petite Épicerie

22 août 2019 | Edition N°2565

Juriens – Le concept de vente directe lancé par des entrepreneurs bavoisans a séduit les autorités communales. Avec un smartphone muni d’une application, les consommateurs pourront bientôt faire leurs courses de jour comme de nuit.

Grâce à un QR code, les consommateurs peuvent acheter des denrées alimentaires issues de la production locale. © Michel Duperrex-a

La Petite Épicerie de Bavois, qui permet aux clients d’accéder 24h/24 aux étals d’un container grâce à une application numérique, continue de faire des adeptes au-delà de la plaine de l’Orbe. La Commune de Juriens a été immédiatement emballée par le concept lancé par quatre jeunes entrepreneurs soucieux de proposer des produits frais et locaux aux consommateurs.

«Depuis 2015, il n’y a plus d’épicerie au village, regrette Rosemay Christen, syndique de Juriens. Ce n’était plus viable pour les commerçants qui gagnaient tout au plus 500 francs par mois.» Lors du départ de la dernière tenancière, l’édile a décidé de prendre le temps nécessaire pour trouver «la solution idéale» pour pallier ce manque. Après une première rencontre avec les initiateurs du projet de La Petite Épicerie, la Municipalité a organisé une séance d’information pour présenter le concept à la population. «J’ai tout de suite senti un enthousiasme de la part des habitants», poursuit l’élue, qui espère également susciter l’intérêt des habitants des villages voisins.

Le 13 juin dernier, le Conseil général a accepté un crédit de 120 000 francs pour mettre en place ce dispositif dans les anciens abattoirs désaffectés de Juriens. Un espace-café sera également aménagé dans les locaux du vieux pressoir. L’ouverture est prévue pour la fin du mois d’octobre.

Garantir la proximité

Si les producteurs locaux achalanderont eux-mêmes les étals du futur magasin en libre-service, la Commune engagera des personnes pour la vente, deux jours, voire trois jours par semaine, pour permettre aux personnes qui n’ont pas accès à l’application de s’approvisionner à l’épicerie.

«Ce sera un point de rassemblement pour les villageois», remarque Rosemay Christen. Un sentiment partagé par Stéphanie Favre, l’une des fondatrices de La Petite Épicerie. «À Bavois, c’est l’un des seuls endroits où les gens se croisent», observe la jeune femme. L’entrepreneuse et ses trois acolytes prévoient, eux aussi, de mettre en place un coin-café pendant les heures d’ouverture de la déchetterie.

Concrètement, La Petite Épicerie met le système d’application numérique, ainsi que la balance connectée à disposition de la commune. En revanche, c’est le gérant du futur commerce de Juriens qui sera chargé de sélectionner les produits. «Nous avons signé une charte et nous nous engageons à vendre uniquement des denrées suisses, précise Rosemay Christen. Notre but consiste à valoriser les producteurs du vallon du Nozon.»

D’autres communes intéressées

Juriens est la première localité à avoir manifesté son intérêt auprès de La Petite Épicerie, mais d’autres communes ont également entrepris des démarches, comme L’Abergement et Rances. S’il est encore trop tôt pour en parler, «les choses deviendront plus concrètes à la fin de l’automne», lâche Monique Salvi, syndique de L’Abergement.

Quant à la commune de Rances, une séance d’information est prévue le 23 septembre prochain à la salle de paroisse du village à 20h. «Cette rencontre sera l’occasion de sentir le pouls de la population», estime le syndic Pierre Guignard. Toutefois, l’édile considère qu’un tel lieu ne doit pas être considéré comme un point de dépannage, mais comme un lieu d’approvisionnement à part entière.

Valérie Beauverd