Logo

Un véritable parfum de compétition

27 janvier 2010

La deuxième journée de Ligue C, organisée dimanche dernier par le FC Grandson à Echallens, a été plus chaude que la première. Ambiance et réactions.

Un Nyonnais semble tromper la vigilance d’un Grandsonnois. Mais au final, les Nord-Vaudois s’imposeront 3-1!

Un Nyonnais semble tromper la vigilance d’un Grandsonnois. Mais au final, les Nord-Vaudois s’imposeront 3-1!

Dans quelques secondes, la sirène retentira, mais l’heure n’est pas au calcul entre Futsal Club Gland et UPM Cazard. Un but sépare les deux formations, qui se livrent un bel affrontement, intense, technique. La tension monte. Finit par se traduire par un début de bagarre. Regrettable, mais susceptible de se produire de manière exceptionnelle dans n’importe quelle compétition, dès lors que les participants y perçoivent un minimum d’enjeu.

De l’enjeu, il y en avait manifestement, dimanche dernier, à Echallens, à l’occasion de la deuxième journée du championnat de Ligue C de futsal. Organisé par le FC Grandson, le rendez-vous constituait la dernière chance, pour les huit équipes engagées, de se ménager une place sur le podium avant les finales (le 21 février à Montreux) et, ainsi, de pouvoir choisir son adversaire pour les quarts.

«Les matches sont beaucoup plus disputés et plus tendus qu’à l’occasion de la première journée, note Dominique Blanc, président de l’Association cantonale vaudoise de football (ACVF). C’est naturel. Nous souhaitons vraiment que cette Ligue C devienne une compétition.» Les joueurs étant déterminés à obtenir les meilleurs résultats possibles, l’ambiance est bouillante. «Les règles sont encore peu connues, ce qui peut conduire les esprits à s’échauffer, parce que des décisions sont mal comprises, continue-t-il. Il y a encore un travail d’éducation à faire.»
Malgré cela, la plupart des rencontres se déroulent sans le moindre problème et dans un fair-play remarquable, à l’instar du dernier match du FC Grandson, disputé face à Slavia Lausanne (1-2), une des toutes meilleures formations en lice.

L’entraîneur nord-vaudois, Carlos Rangel, fin connaisseur de futsal, se dit assez content de ses hommes. «Ils apprennent. Après une première journée difficile, ils comprennent qu’ils comptent chacun pour un quart de l’équipe et que chaque prise de risque personnelle inconsidérée peut déboucher directement sur une occasion de but pour les adversaires», lâche-t-il. Pour lui, dans cette aventure, tout le monde est novice et il s’agit de faire preuve de tolérance les uns vis à vis des autres. «Que cela soit pour les organisateurs, les joueurs ou les arbitres, c’est une première, rappelle-t-il. Au niveau du jeu, on voit que les spécificités du futsal n’ont pas encore été bien intégrées. Certaines équipes misent davantage sur leurs individualités que sur des schémas tactiques.»

Il en est encore à ses balbutiements, le futsal vaudois, mais il semble porteur de belles promesses. Tout comme l’avalanche de gestes techniques exécutés sur le terrain, l’engagement des joueurs et la ferveur des spectateurs font en tout cas plaisir à voir.

Trois questions à Dominique Blanc, président de l’ACVF

«Le football va beaucoup évoluer»

La Région: Dominique Blanc, quand avez-vous découvert le futsal?

Dominique Blanc: Il y a environ trois ans. C’est un football qui incite le public à se manifester, à participer, c’est très spectaculaire. J’ai tout de suite pensé qu’il fallait le développer.

L’ACVF fait figure de pionnière, avec ce championnat régional. Qu’est-ce qui vous a motivé à le lancer?

Je suis convaincu que le football va beaucoup évoluer, que des variantes vont prendre de plus en plus de place, à l’image du beach-soccer et du futsal. Il faut offrir des structures aux gens qui veulent jouer au ballon rond, mais pas de manière traditionnelle, même s’il est clair que le football au sens premier du terme va aussi continuer à se développer tel qu’il est.

Etes-vous satisfait de la manière dont la mayonnaise a pris?

Oui. Il aura suffit de donner un signal pour obtenir beaucoup de retours. Cette année, il y a huit équipes, mais quatre autres se sont déjà annoncées pour l’an prochain. Il faut dire qu’en Suisse, il y a tout ce qu’il faut pour voir cette spécialité prendre de l’essor: un climat rigoureux, une pause hivernale relativement longue. De plus, on remarque qu’il y a une véritable demande!

Lionel Pittet