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Une forte poussée pour la formation professionnelle
Vincent, accompagné par sa maman, s’est renseigné sur le métier de laborantin. 

Une forte poussée pour la formation professionnelle

17 novembre 2022

Le Salon des métiers et de la formation est un passage obligé pour les écoliers. L’édition en cours a déjà établi un record.

S’il a renoncé au discours préparé en raison du retard pris par la cérémonie d’inauguration du Salon des métiers et de la formation, le conseiller d’Etat Frédéric Borloz, chef du Département de l’enseignement et de la formation professionnelle, a confirmé les annonces faites mardi matin pour redonner le goût de la formation professionnelle aux jeunes gens sortant de la scolarité obligatoire. En effet, seuls les 20% d’entre eux choisissent l’apprentissage. «Et c’est très mauvais par rapport à la moyenne suisse», assure le conseiller d’Etat. Un premier record a déjà été battu, celui des inscrits: plus de 15 000 écoliers.

«Le Département a lancé un plan de mesures pour valoriser l’apprentissage. Vous avez eu le témoignage d’apprentis qui ont fait des carrières extraordinaires. Il est possible de faire un apprentissage de forestier et de finir à l’Ecole polytechnique fédérale», a déclaré avec conviction Frédéric Borloz, lui-même issu de la voie de l’apprentissage.

Le conseiller d’Etat n’a pas manqué de faire un clin d’œil à Michel Tatti, ancien directeur du CPNV, devenu conseiller de Cesla Amarelle, sous l’autorité de laquelle l’action de revalorisation de la formation professionnelle a été lancée. «Il faut que les parents sachent que l’apprentissage peut conduire à tout!» ajoute le conseiller d’Etat.

Frédéric Borloz a souligné l’extraordinaire tissu de formation dont dispose le canton de Vaud, avec plus de 175 métiers proposés, des hautes écoles et 76 écoles privées. «C’est un terreau de formation exceptionnel en Suisse», précisant par ailleurs qu’il ne veut en aucun cas opposer l’apprentissage au gymnase. Par contre, il faut absolument réduire le nombre des moins de 25 ans qui ne disposent d’aucune certification: «Il faut dire aux jeunes gens que dans notre société il faut une formation.»

Et s’il fallait démontrer l’à-propos des mesures préconisées, deux témoins l’ont fait peu avant que le responsable politique ne monte à la tribune. Ancien apprenti dessinateur en génie civil, Brian Morales, dans une vidéo enregistrée –il séjourne actuellement aux Etats-Unis– a expliqué son parcours avec des termes qui parlent aux jeunes.

Cet ambassadeur de la formation professionnelle a évoqué les doutes qui l’habitaient alors que, à la fin de la scolarité, il devait choisir une voie. Pensant à l’architecture, il a constaté lors d’un stage que ce ne serait pas sa voie. Sa passion pour les mathématiques et la physique l’ont fait choisir le métier de dessinateur en génie civil.

Mais au moment d’aborder la dernière année d’apprentissage, il a de nouveau connu une phase de «mou», décidant finalement de terminer son apprentissage pour obtenir un CFC, «car cela offre une certaine sécurité». De retour des Etats-Unis, il va entreprendre des études de médecine, un choix opéré après en avoir parlé avec un proche.

Et s’il fallait démontrer que l’apprentissage mène à tout, le témoignage d’un homme bien plus expérimenté est venu le confirmer. En effet, issu d’une famille de restaurateurs et cuisiniers, Lionel a Marca, aujourd’hui directeur général des montres Breguet et membre de la direction élargie de Swatch Group, a effectué, alors que le renouveau de la branche était à peine amorcé, un apprentissage d’horloger-rhabilleur. Alors qu’un orientateur lui proposait de devenir contrôleur CFF ou peintre en bâtiment… «Par un hasard malencontreux, je me suis retrouvé à l’Ecole des métiers de Porrentruy. On n’était que trois pour faire horloger», souligne-t-il avec un savoureux accent jurassien.

Après un passage par la manufacture Frédéric Piguet, à la vallée de Joux, il a rejoint ETA à Granges (SO). Il y a œuvré de nombreuses années avant d’opter, lassé par les promesses qui ne se réalisaient pas, pour l’indépendance.

En tant que consultant, il a côtoyé toutes les marques du groupe Swatch. Son entrée chez Blancpain, où il a travaillé durant vingt ans, est le résultat d’une rencontre avec Marc Hayek. Doté d’une large expérience, on lui a presque naturellement confié Breguet, une entreprise de quelque 1200 collaborateurs.

Lionel a Marca n’a pas caché sa fierté, non seulement en raison de son parcours, mais aussi de ce que représente la marque qu’il pilote aujourd’hui: «Louis Abraham Breguet a réinventé l’horlogerie. La plupart des pièces sont terminées à la main.» Et de conclure: «Un apprentissage peut vous conduire à devenir le directeur d’une grande marque!»

Salon des métiers et de la formation, jusqu’au dimanche 20 novembre à Lausanne Beaulieu. www.formation.ch

 

L’Armée suisse forme chaque année 500 apprentis dans 25 métiers

 

L’Armée suisse est présente pour la première fois au Salon des métiers et de la formation.
Non seulement pour faire savoir qu’elle est «une entreprise formatrice», mais aussi pour informer les jeunes gens sur la compatibilité possible entre un parcours de formation et les obligations militaires.

Cette mission de communication et d’information, assurée par sept jeunes officiers et sous-officiers, est pilotée par l’adjudant EM Stéphane Costantini, plus connu dans notre région comme syndic de Vallorbe et président de l’Association pour le développement du Nord vaudois (ADNV).

Le syndic vallorbier nous explique que dans le cadre de réaffectations, un militaire de carrière change tous les cinq à six ans.

Ainsi, sa mission consiste à expliquer aux jeunes gens qu’on peut conjuguer le service militaire et la formation. Avec un bonus si on grade. Un sergent par exemple peut faire valoir un bon de formation de 3000 francs.

Stéphane Costantini et trois autres collègues se déplacent ainsi à travers le pays, au gré des événements et autres salons. Ses jeunes collègues interviennent dans le cadre d’un cours de répétition.

Isidore Raposo